Jean-Pierre Ferland, Ariane Moffatt, Louis-Jean Cormier et une grande soirée de clôture avec Bob Walsh et Guy Bélanger. Une vraie «clôture» puisque ce sera la dernière présentation du FestiBlues, qui a lieu dans Ahuntsic depuis 19 ans. Entrevue avec Martin Laviolette, cofondateur et président du festival.

Il suffit de se balader dans la rue commerçante Fleury pour saisir à quel point le quartier Ahuntsic est un monde à part dans l'île de Montréal.

Peu de gens savent qu'il suffit de prendre le métro et de sortir à la station Henri-Bourassa pour se retrouver au coeur du parc Ahuntsic, où aura lieu le 19et dernier FestiBlues, de ce soir à dimanche.

«Après 19 ans, c'est certain que c'est particulier d'inviter des gens une dernière fois», lance Martin Laviolette, cofondateur et président de l'événement.

Plusieurs facteurs ont contribué à la fin du festival, dont le retrait du commanditaire Loto-Québec.

«Nous avons beaucoup fait la promotion récréotouristique du nord de l'île, d'un festival de pelouse à Montréal. Un événement comme le nôtre est difficile à soutenir sur l'île, car nos concurrents sont de grands festivals. Nous faisons figure de festival de banlieue et c'est correct.»

Or, les festivals qui reçoivent des subventions pour leur valeur touristique sont très nombreux au centre-ville, autour du Quartier des spectacles. Sur le territoire montréalais, ils ont priorité sur des événements «d'envergure moyenne» comme le FestiBlues. Il aurait été plus facile de déménager de l'autre côté de la rive, blague son président.

Martin Laviolette - qui mène l'ambitieux projet Cité Mémoire dans le Vieux-Montréal - ne conteste pas cette réalité, mais il la constate. Ajoutez à cela de mauvaises années de pluie et vous avez une situation financière difficile pour le FestiBlues.

«Nous avons aussi l'impression d'avoir fait le tour du jardin», ajoute-t-il.

N'en déplaise aux puristes du blues, Martin Laviolette se félicite de la direction artistique de son festival au fil des ans. «Au Festival de jazz, il n'y a pas que du jazz. Et à Juste pour rire, il n'y a pas que du rire.

«Pour nous, c'est un peu moins vrai cette année pour être bien honnête, mais les blocs avant les vedettes sont très blues.»

Outre les têtes d'affiche Ariane Moffatt, Jean-Pierre Ferland et Louis-Jean Cormier, le FestiBlues se permet plus d'écarts cette année, notamment avec The Seasons et Philippe Brach.

Airs de blues

Le blues a toutefois toujours sa place au parc Ahuntsic, ainsi que dans des bars avoisinants, avec les Jim Zeller, Matt Rock, Oliver Charles, Dale Boyle, Gaëlle Buswel, l'habitué du festival et participant à La voix Martin Goyette, sans oublier le grand doublé en clôture de Bob Walsh et Guy Bélanger. Ce dernier accompagne actuellement Céline Dion sur la scène du Centre Bell, rappelle le président du FestiBlues.

Martin Laviolette songe à faire renaître de ses cendres le FestiBlues dans un autre cadre. «Pas l'an prochain avec les festivités du 375e [anniversaire] de Montréal, mais je voudrais mettre sur pied un comité d'étude pour réfléchir à ce que l'on pourrait faire en 2018 pour le nord de l'île. Il y a de la place. Est-ce que ce sera de la danse ou de la musique? Je ne le sais pas.»

En attendant, Martin Laviolette invite les Montréalais à explorer leur île au-delà des quartiers centraux.

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Les billets journaliers du FestiBlues - en cours jusqu'à dimanche - coûtent 8,70 $.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Ariane Moffatt