MEG Montréal est le plus ancien des festivals montréalais de musique électronique, mais il demeure relativement confidentiel, à l'exception de son fameux MEG Boat, croisière nocturne prisée par les nuitards estivaux.

Cela dit, le MEG demeure un tremplin enviable pour nombre d'artistes locaux et internationaux, surtout issus de la francophonie électro. Après consultation de son équipe de programmation, voici six découvertes à faire au MEG, du 23 juillet au 1er août. Information: megmontreal.com

Six artistes invités au MEG

Doldrums (Montréal)

Le 23 juillet, à la Sala Rossa

Doldrums, c'est Airick Woodhead, artiste originaire de Toronto établi à Montréal depuis 2011. Paru chez Sub Pop au printemps, son album The Air Conditioned Nightmare s'avère un mélange nourrissant de dream pop, synth pop, synth punk, techno, rock, industriel, pop tout court. Sa voix de prépubère est le liant de chansons construites sur de très solides charpentes synthétiques. Mélodies et accroches sont pour la plupart chargées d'arrangements méticuleusement conçus, de progressions harmoniques témoignant d'une vraie connaissance de la composition et de la facture d'un artiste en développement. Inconnu? Si c'est le cas, il ne le sera plus très bientôt.

Fakear (France)

Le 24 juillet, au Belmont

Électro et mélodie, voilà les mots-clés pour décrire le travail de Fakear (fausse oreille ou fakir?). Depuis 2013, ses maxis nous ouvrent les oreilles à une pop instrumentale proche de la forme chanson (indie ou trip hop), mais aussi à des musiques non occidentales dont certaines d'Asie méridionale et d'Afrique centrale. Originaire de Caen, Fakear est un diplômé de musicologie qui s'est ensuite inscrit à l'université de la nuit afin d'y multiplier les cycles de création. Ce qui semble lui réussir, puisqu'il est invité dans tous les festivals majeurs de France et qu'il a remporté l'an dernier le Prix du public Deezer ADAMI chez les cousins.

Robert Robert (Montréal)

Le 24 juillet, au Belmont

Arthur Gaumont-Marchand s'intéresse aux musiques de culture électronique depuis 2007. Il s'est lancé en 2013, a enregistré plusieurs pistes dont celles de l'album Pastel sous étiquette Silvertag. Hip-hop, R&B/soul, jazz, krautrock et indie-pop traversent son électro, une approche plus afro que ne le laisse deviner la couleur de sa peau. Comme divers excellents réalisateurs de la période actuelle, il s'abreuve à plusieurs époques, ne repousse pas la forme chanson ou la mélodie, fait usage d'outils analogiques (synthés modulaires) et technologies numériques, cherche à offrir des compositions richement ornées et implique des collègues prometteurs - Malo, Oflym, Coriande, Rollie, Félix Noé, etc.

Darius (France)

Le 25 juillet, sur le pont du MEG Boat

Terence N'Guyen de son vrai nom, Darius est la figure dominante d'une nouvelle variété de house en pleine émergence dans l'Hexagone. Il est l'un des artistes phares de Roche Musique, l'un des labels qui réactualisent la French touch en réunissant de jeunes réalisateurs très inspirés - Cherokee, Cézaire, Crayon, Dabeull, Entek, FKJ, Jordan Lee, Kartell, etc. Biberonnés au funk, au disco et à la soul, ses enregistrements impliquent des claviers aux textures recherchées, au-dessus desquels survolent des chanteurs de talent tel Wayne Snow (sur le maxi Helios). Pour se faire une tête, il faut aussi écouter ses EP Maliblue, Romanceet Velour, sans compter ses remix pas piqués des vers - Bondax, The Magician, Jessie Ware, Flight Facilities, etc.

Psychorigid (La Réunion), Madeskimo (Nunavut), Sylvia Cloutier (Nunavik)

Le 30 juillet, sur la place des Festivals

L'océan Indien et les eaux de l'Arctique partageront le même sel dans ce programme présenté en plein air. Psychorigid cherche à créer une ambiance «tropicale décalée», inspirée de la Jamaïque, de l'Angola, de l'Afrique du Sud, du Mozambique, de l'Inde, de l'Amérique latine et de sa culture créole de l'île de la Réunion. Le Montréalais originaire d'Iqaluit Madeskimo est créateur de techno polaire, artiste multimédia aussi éduqué en anthropologie et en sociologie. Pour compléter le programme, une artiste de Kuujjuaq, au Nunavik: Sylvia Cloutier, artiste multidisciplinaire pour qui la composition et le chant de gorge sont des pratiques indissociables.

Tomas Furey (Montréal)

Le 1er août, au Divan Orange

Tomas Furey a étudié le piano classique à Paris et la composition électroactoustique au Conservatoire de musique de Montréal. Maman Carole et papa Lewis ont certainement mis la pression pour que fiston soit bien éduqué musicalement avant de se lancer dans la vie, histoire de passer le moins de temps possible à subir l'étiquette «le fils de». Ainsi, le jeune homme compose déjà pour la danse contemporaine et le cinéma et lancera en septembre son premier maxi de musique électro. Il y chante, y joue les claviers, y laisse échapper quelques airs de famille tout en s'en détachant. Clairement à l'ère numérique!

PHOTO FOURNIE PAR MEG MONTRÉAL

Darius