Avec le Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue (FMEAT), qui se tiendra du 28 au 31 août, Rouyn-Noranda présente le deuxième événement d'importance de son année festivalière. La capitale culturelle abitibienne ouvre sa haute saison en mai avec Guitares du monde et la clôt en octobre avec le Festival de cinéma international en Abitibi-Témiscamingue.

Entre les deux, le FMEAT, le plus gros rassemblement de talents musicaux à se tenir durant l'année en dehors de Montréal où sa direction présentait hier le programme de la 12e édition.

«Nous sommes un peu prisonniers de notre nom, mais c'est une belle prison», nous dira Sandy Boutin, président de ce festival qui, en un long week-end, met à l'affiche quelque 60 spectacles dont la moitié sont gratuits. Tant sur les scènes extérieures que dans les bars du centre-ville où, en formule 5 à 7, se produiront entre autres Clément Jacques et les Hay Babies, la Française Laetitia Shériff et Antoine Corriveau, «Ludo» Alarie, Philippe Brach et le Dan Thouin Organ Trio.

«La notion d'émergence ne tient pas à l'âge des artistes ou au fait qu'ils ont juste un CD, mais au caractère novateur de leur musique», explique M. Boutin en insistant sur la différence (mathématique) entre la faction de fans pointus, mettons 3%, dans une métropole de 4 millions d'habitants et le même pourcentage dans un chef-lieu de 45 000. «Il y a deux ans, on a présenté Feist à l'extérieur, et plein de gens m'ont remercié de leur avoir fait faire cette découverte...»

En salle, le Festival de musique émergente - budget de 1,1 million, dont 40% viennent des fonds publics - met de l'avant la formule «Triplé» en proposant, pour 25$ ou moins, 3 artistes au même programme. Par exemple: Philémon Cimon, les Pianolitudes de Martin Lizotte et Arthur H ou Blood & Glass, The Feather et Fontarabie (le projet de Julien Minaud, de Malajube) à l'Agora des arts, près de l'ancienne mine, une scène chanson à la musique «plus arrangée».

Cent mètres plus loin, au Petit Théâtre du Vieux-Noranda, l'approche se veut plus «incisive» avec des triples punches tels Miriam, Daddy Long Legs et The Ding-Dongs. Ou encore Les Indiens, porteurs du stoner rock (acid rock pour les boomers), Dance Laury Dance, leurs concitoyens de Québec, et Slaves on Dope. Rock'n'Rouyn!

Daniel Bélanger en vedette

Daniel Bélanger apparaît en tête d'affiche de la dernière soirée à l'Agora, où le précéderont Laurence Hélie et son country folk moins doucereux qu'il n'y paraît, et le violoniste Owen Pallett, ancien Final Fantasy et proche d'Arcade Fire en nomination pour le Polaris, que Sandy Boutin considère comme la plus belle prise du 12e FME. Daniel Bélanger l'émergent? Chaque année, le FME rend hommage à un artiste d'ici pour son apport novateur à la chanson québécoise. L'an dernier, c'était Yann Perreau et en 2012, Jean-Pierre Ferland.

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Pour consulter la programmation complète : fmeat.org