Dans un contexte de tension exacerbée entre mondes arabes et occidentaux, entre islam, judaïsme et chrétienté, le treizième Festival du monde arabe de Montréal (FMA) se veut «un espace à part» en se dissociant de cette dynamique d'affrontement, voire de rupture. À travers les arts de la scène, plus particulièrement la musique, le FMA préconise au contraire le maintien de l'ouverture vers l'Autre.

Ainsi, le festival montréalais poursuivra cette «quête de l'improbable» du 26 octobre au 10 novembre prochain sur le thème « Utopia «.

«Sans être alarmiste, nul n'ignore que les temps sont durs pour les organismes culturels, et encore plus pour le FMA, qui écope tant d'une ambiance sociale et politique délétère qui nous touche particulièrement et qui ne cesse de dégénérer que d'une situation économique qui nous pousse dans ses retranchements. Mais notre courageuse équipe continue d'aller de l'avant, d'organiser des rencontres, de rétablir des dialogues rompus et de combattre des préjugés», a déclaré jeudi le directeur artistique et fondateur du FMA, Joseph Nakhlé, à l'occasion du dévoilement officiel de sa treizième programmation.

Découvertes et classiques

Déployée au Théâtre Maisonneuve, à la Cinquième Salle et au Studio-théâtre de la Place des Arts, au National, à la salle Pierre-Mercure, à l'Olympia, au Théâtre Corona, au Petit Medley ainsi qu'au Théâtre Rialto, cette programmation de spectacles présente une nouvelle fournée de découvertes et de classiques issus des cultures arabe, maghrébine, persane, sans compter leurs prolongements métissés en Occident.

Spectacle Dieu en 3D, réunissant sur une même scène chants et danses issus de l'islam, du judaïsme et de la chrétienté. Hommage à l'auteur-compositeur algérien Dahman El Harrachi, un maître du chaabi, par son fils Kamel. Abdel Rahman El Bacha, grand pianiste libanais. Sultans of String, cordes espagnoles, arabes ou manouches. Violons barbares de Mongolie, de Bulgarie et de France. Zohreh Jooya et l'Ensemble afghan. D'Iran, la chanteuse Sepideh Raissadat et le compositeur Hamid Motebassem. De Jordanie, la chanteuse Macadi Nahhas, accompagnée par l'ensemble québécois OktoEcho. Lotfi Double Kanon, qu'on dit pionnier du hip-hop algérien. Hamdi Benani, spécialiste du malouf, soit ce style arabo-andalou préservé en Algérie comme en Tunisie. Gaâda algéroise, commémoration du 50e anniversaire de l'indépendance algérienne sur des rythmes traditionnels «renouvelés au gré des rencontres d'ici et d'ailleurs». L'auteure-compositrice-interprète franco-algérienne Samira Bramhia. Rencontre de l'oud et de la kora, soit le luth oriental et la harpe ouest-africaine. Métissage arabo-afro-andalou-bluesy-funk sous la direction de Mel M'Rabet avec la participation de la pianiste de jazz Julie Lamontagne. Maure flamenco et chants arabo-andalous interprétés par Sabah Lachgar. À saveurs orientales, un concept mis de l'avant par la chanteuse et auteure-compositrice québécoise Marie Trezanini. Performance de calligraphie en direct sous la gouverne de Makhfi, mise en musique électro-psychédélique par Paul Baraka.

À ces spectacles s'ajoutent le volet cinématographique du FMA, prévu au Cinéma du Parc (du 2 au 4 novembre), et le Salon de la culture déployé à la Maison de l'Afrique (du 27 octobre au 8 novembre). Quête de l'improbable, il va sans dire...

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Pour renseignements supplémentaires: www.festivalarabe.com