2003

2003

Patrice Desbiens pour la voie de l'oralité, du spoken word et de la poésie performée. Il y a de la fébrilité dans l'air, le besoin de prendre la parole, de faire les choses différemment, le mélange d'anglophones et de francophones, le fonctionnement anarchiste de la Sala Rossa et de la Casa del Popolo, le sentiment de renouer avec l'urgence et la Nuit de la poésie de 1970.

2004

Urbain Desbois pour la voie de l'insolence et de la délinquance. Il y a de l'effervescence et un mélange des genres, et tellement de monde à la Sala Rossa qu'on ne peut plus faire entrer ne serait-ce qu'un doute, une méfiance. Montréal vibre par cette mouvance bilingue, underground, festive et solidaire.

2005

Chloé Sainte-Marie pour la voie de l'engagement, la combativité et la compassion. Faire entendre les oubliés. C'est toute une transgression, ce spectacle avec des aidants naturels qui viennent prendre la parole avec force et humour. Et Chloé, émouvante, qui nous livre la poésie de Miron comme on n'avait jamais cru cela possible. C'est aussi la création du Combat contre la langue de bois, cette tribune pour une prise de parole vraie et sincère.

2006

Thomson Highway pour la voie de la différence. Un écrivain fabuleux, mais aussi un pianiste, un Cri et un gai, qui parle français, qui est ravi de se prêter au jeu. Au début, personne ne le connaissait. Et puis, à force de passion, nous avons réussi à l'imposer et il a séduit tout le monde. Un tournant, la conviction qu'un petit festival même avec peu de moyens peut réussir à se faire entendre. Le sentiment que nous pouvons faire une différence dans le paysage culturel.

2007

Richard Desjardins pour la voie de l'intégrité. Le guerrier, le résistant, l'intransigeant. Celui par qui le courage arrive. Il nous fait le cadeau de son spectacle solo Richard Guétare à La Tulipe. Pour nous aider. En deux heures, tous les billets sont vendus et il faut faire une supplémentaire. Il vient nous présenter son spectacle Aliénor comme un point d'honneur et en prime, il donne une conférence sur le peuple algonquin. On s'incline devant tant d'humilité et de noblesse.

2008

John Giorno pour la voie de l'expérience. Oui le slam est à la mode et tout le monde se découvre une envie de poésie. Mais la poésie performée/spoken word, c'est un art qui a ses exigences, qui demande une implication, une recherche du ton juste, de la manière. Âgé de 72 ans, mais toujours aussi passionné et physique sur scène, John Giorno nous a donné une sacrée leçon.

2009

Marie-Jo Thério pour la voie de l'indocilité. Leçon d'une artiste libre et inclassable, voyageuse rebelle qui marche sur la corde raide. Et une formidable bête de scène. C'est l'année de la transgression et du délire avec Brahmine et le Cabaret DADA. Un pas assumé vers la performance et le décloisonnement. Un mélange d'avant-garde et d'esprit artisanal.

2010

Ursula Rucker pour la voie des femmes puissantes et incarnées. Elle livre sa poésie incisive avec intelligence et sensualité. Leçon de sincérité tout comme avec Sky de Sela et Fred Fortin. Connivence avec un public fidèle, comme un pacte en faveur de l'intégrité. Et une apothéose délirante et déjantée avec le Cabaret DADA QUEER.

2011

Melissa Auf der Maur pour la voie de l'audace, la capacité de changer, d'explorer, de vibrer. Une musicienne exigeante et indépendante qui parcourt la planète, mais qui n'a pas oublié ses racines montréalaises. Ah! ce Montréal où l'on sait faire les choses autrement!

2011

Michel Faubert pour la voie de notre histoire et de notre identité, ce qui nous rend si uniques et particuliers, nous les descendants des coureurs des bois et grands émotifs devant l'Éternel. Faubert avec sa voix reconnaissable entre toutes, chansonnier, conteur et rocker, défricheur et précurseur et toujours au service de la parole vivante et vibrante. Leçon d'émotion et d'authenticité.