L'heure est aux bilans pour les organisateurs du Festival international de jazz de Montréal, qui se réjouissent d'avoir attiré des foules record et de présenter un budget équilibré.

Le président-directeur général Jacques-André Dupont fait état d'une 38e édition «grand cru» et pousse un soupir de soulagement après avoir en bonne partie évité «son principal ennemi», le mauvais temps.

Bien que les chiffres restent à être compilés, la direction annonçait samedi, peu avant la clôture du festival assurée par le «nouveau prince du R&B», Anderson .Paak, avoir atteint des sommets en matière d'achalandage et rempli ses objectifs de vente.

Les particularités de cette année s'articulaient notamment autour des partenariats avec les festivités du 375e anniversaire de Montréal et du 150e de la fédération canadienne.

Le programmateur Maurin Auxéméry note que le coup d'envoi à saveur montréalaise donné le 28 juin par Coeur de Pirate, Half Moon Run, Milk & Bone et The Franklin Electric, entre autres, figure parmi les bons coups de cette édition.

La soirée de la fête du Canada, sous formule «discothèque», avec Carly Rae Jepsen, Men Without Hats et Radio Radio fait aussi partie du lot, a-t-il opiné.

Jacques-André Dupont soutient que ces mégaspectacles auront permis de démontrer la rentabilité d'investissements additionnels dans ce rendez-vous musical.

«On aime ce genre de partenariats parce que ça permet de mettre des budgets exceptionnels sur des événements spéciaux et démontrer la capacité du festival à rassembler beaucoup de gens et à créer pas mal de magie au centre-ville», a-t-il soutenu, en entrevue avec La Presse canadienne.

Il invite ses partenaires à soutenir «le développement durable» de l'événement, dont les retombées économiques sont, souligne-t-il, comparables à celles du Grand Prix de Formule 1.

«On est tributaires de nos commandites, de nos partenariats gouvernementaux, donc jusqu'à la dernière minute, on est jamais certains d'équilibrer nos budgets», a-t-il rappelé.

Parmi les grands succès de cette édition comptent selon lui les Hirondelles, ces escouades de sécurité créées en collaboration avec le Conseil des Montréalaises par souci pour les festivaliers plus vulnérables. Une initiative «perfectible» que l'Équipe Spectra, dirigée par M. Dupont, s'engage à mettre en place dans tous ses autres événements, tels que les FrancoFolies et la Nuit Blanche.

Jacques-André Dupont se dit d'ailleurs «très content à tous les égards», tant sur le plan de la qualité de la programmation que des prestations.

Maurin Auxéméry a tenu à souligner le fracassant retour du trio québécois UZEB, après 25 ans d'absence.

M. Auxéméry compte d'ailleurs reprendre le concept de la soirée «UK Marathon», qui a mis le jazz britannique de l'avant, de même que la série «RE : création», qui invite justement les musiciens à recréer divers répertoires.

La «mère» des festivals montréalais

Jacques-André Dupont dit craindre qu'un «post-partum» frappe Montréal l'an prochain, alors que l'effervescence entraînée par les célébrations du 375e risque de ses dissiper. Il convie donc les festivaliers à la prochaine édition du FIJM, qui s'étirera du 28 juin au 7 juillet 2018.

Pour sa part, l'organisation se tourne déjà vers le 40e anniversaire du festival. Maurin Auxéméry reconnaît avoir entrepris des démarches auprès de certains artistes en vue de 2019.

«On veut à la fois vivre un 39e remarquable et préparer un 40e historique», a lancé M. Dupont.

«Je pense que Montréal n'est jamais aussi belle que durant le Festival de jazz ou les autres grands festivals d'animation urbaine, a-t-il avancé. Mais je vous dirais que le Festival de jazz reste la mère de toutes les grandes célébrations culturelles à Montréal, par son ampleur.»