Le troisième et dernier festival Printemps autochtone d'art se dissocie complètement des anniversaires de Montréal et du Canada en 2017.

Le fondateur d'Ondinnok et du Printemps autochtone d'art, Yves Sioui Durand, insiste : ni le 375e anniversaire de Montréal ni le 150e de la Confédération canadienne ne sont des événements autochtones.

« Ce contexte n'est pas le nôtre, dit-il. Il a été décidé par la société dominante, celui du 375e anniversaire de Montréal et du 150e du Canada. Pour nous, ce n'est pas le lieu d'une célébration. Nous n'avons rien à célébrer cette année. »

L'événement biennal du Printemps autochtone d'art a tout de même lieu une dernière fois, sans financement des fêtes officielles, a-t-il souligné, mais par souci de tendre la main « encore une fois » vers les autres occupants du territoire québécois.

Lauréat du Prix du Gouverneur général pour les arts de la scène 2017, Yves Sioui Durand avoue que la réconciliation tant annoncée entre les autochtones et les autres communautés tarde à se concrétiser.

« On a constaté qu'on est marginalisés dans la métropole, quatre productions en 32 ans d'art vivant autochtone. C'est inacceptable. »

Le fondateur d'Ondinnok laissera sa place au cours des prochains mois à la direction artistique de sa compagnie au comédien malécite Dave Jenniss tout en promettant qu'elle continuera de « bâtir des ponts entre les communautés ».

Danse, théâtre, musique...

Jusqu'à la fin juin, le festival sera donc présent dans plusieurs lieux culturels montréalais. Yves Sioui Durand fera lui-même un lever de rideau le 1er avril au Théâtre de Quat'Sous avant la dernière de la pièce Les manchots.

Il y aura une vingtaine de ces performances de cinq minutes avant des spectacles présentés dans neuf salles de danse et de théâtre avec des artistes autochtones comme Émilie Monnet, Joséphine Bacon et Skawennati.

Le Printemps comprend également de la danse (Leticia Vera, Ivanie Aubin-Malo), des arts visuels (Carla et Babe Hemlock, plus connus aux États-Unis qu'ici, même s'ils sont de Kahnawake), du théâtre (Dave Jennis, Yves Sioui Durand) et de la musique lors du spectacle de clôture avec Normand Guilbeault. 

Un « État des lieux » sur les arts autochtones du Québec de deux jours aura également lieu à la mi-mai au même moment où seront lancées plusieurs initiatives majeures du 375e anniversaire de Montréal !