Gregory Charles donnera ce soir le coup d'envoi au Mondial Loto-Québec de Laval, qui mettra en vedette le groupe Maroon 5, Marc Dupré, Marie-Mai, Isabelle Boulay, Éric Lapointe et Louis-Jean Cormier.

L'évènement marquera son dixième anniversaire dans un climat de controverse et d'incertitude. Gregory Charles a en effet déclaré, un peu plus tôt cette semaine, que les spectacles gratuits des FrancoFolies nuisaient à son évènement.

Alors que Maroon 5 sera la tête d'affiche internationale du festival demain soir au Centre de la nature, Gregory Charles se réjouit d'accueillir pour la première fois Marc Dupré, Isabelle Boulay et Louis-Jean Cormier.

« J'ai vraiment hâte au spectacle d'Isabelle Boulay, car je veux depuis la toute première année que ça arrive. J'ai aussi très envie de voir Marc Dupré faire l'expérience de l'accompagnement par 200 voix. Quant à Louis-Jean Cormier, son père est chef de choeur. Il y a dans la musique de Karkwa et de Louis-Jean beaucoup de traces de chant choral, surtout à travers de grands refrains », explique Gregory Charles, qui accueillera également Marie-Mai et Éric Lapointe, deux habitués de l'évènement.

Le chanteur et fondateur du Mondial Loto-Québec de Laval sera lui aussi sur scène pour présenter Ma mère chantait toujours, un spectacle-hommage aux airs préférés de sa mère.

« Ce 10e anniversaire me rappelle que tout ce que j'ai fait me vient de ma mère. Même ma présence à Laval, où j'ai dirigé mon premier choeur, dont elle faisait partie. Maintenant que j'ai écrit ce qu'elle avait à dire, je voulais faire entendre ce qu'elle avait à chanter. Elle est fan de Nat King Cole, mais aussi de Billy Joel, Joe Cocker, Bécaud, Aznavour et Diane Dufresne », raconte Gregory Charles, qu'on retrouvera seul au piano pour ce tour de chant à la salle André-Mathieu.

Au coeur de la controverse

Gregory Charles déplore la façon dont ses propos sur les FrancoFolies ont été rapportés au cours de la semaine. « Mais je n'ai aucune amertume. Je dois simplement réfléchir à mon affaire : ou je change mes dates, ou j'arrête. Ou encore je m'en vais ailleurs », ajoute Gregory Charles.

Le fondateur du Mondial Loto-Québec de Laval clôt ainsi le 29 juin un chapitre qui aura duré dix ans. Mais compte-t-il vraiment en rouvrir une autre ?

« Je n'en suis pas certain. Je ne sais pas si je veux revenir dans les mêmes dates que les FrancoFolies et, surtout, me remettre dans une situation où je dois annoncer ma programmation trois mois à l'avance [pour me rendre compte qu'elle est] intégralement reprise à l'extérieur gratuitement à Montréal », explique Gregory Charles, qui déplore également que son festival ne soit pas plus couvert par les médias montréalais.

« Le plus drôle dans tout ça, c'est que les Francos [organisées par Spectra] «appartiennent» à evenko, qui est aussi mon partenaire pour le concert de Maroon 5. Chaque fois qu'ils me demandent ce qu'on devrait faire pour vendre plus de billets, j'ai envie de leur dire d'éviter de programmer Marie-Mai gratis au centre-ville quelques jours avant, car c'est un peu le même public ! », lance-t-il.

Manque de concertation

Le Mondial Loto-Québec de Laval est-il un festival rentable ? « Non. Mais tu ne fais pas un festival pour faire de l'argent. Il y a mon argent, mais aussi de l'argent public et des commanditaires. Alors je dois réfléchir au moment où j'aurais le meilleur rendement. Les gens qui vivent de subventions devraient éviter de devenir fous chaque fois que quelqu'un se demande s'il y a de la place pour tout ça en même temps. Les Francos se sont tassées du mois d'août parce qu'il n'y avait pas d'air et que ça ne marchait pas bien, alors ils devraient comprendre », lance-t-il.

Gregory Charles déplore le manque de concertation entre les organisateurs de festivals, mais remet également en question l'existence de son propre évènement. S'il a réussi à mettre le chant choral au goût du jour, il a aussi braqué les projecteurs sur Laval en tentant d'attirer de gros noms de la musique internationale, s'éloignant du même coup de son mandat original.

« Le Festival d'été de Québec a pris une dimension internationale après le 400e de la ville. Cette progression a donné le goût à toutes les villes, dont Laval, de faire de même. Alors peut-être qu'une partie de ma formule a été prise en otage par nos ambitions. Mon rêve, c'était Metallica avec un choeur de 500 voix ! », conclut-il.

Pour consulter toute la programmation : www.mlql.ca