«On est le seul festival 100% jazz au Québec...» Luc Hamel est le fondateur, le directeur technique, le responsable du marketing, de la sécurité et des communications, et le chef-sonorisateur du Festi Jazz de Mont-Tremblant qui s'est ouvert mercredi au coeur du village de Saint-Jovite, le berceau de Mont-Tremblant.

Jusqu'à dimanche, ce 5e Festi Jazz propose quatre spectacles par jour, deux sous le chapiteau et deux sur la grande scène, auxquels s'ajoutent les prestations données dans les bars et restaurants de la rue principale de Saint-Jovite, tous gratuits et tous 100% jazz. Et 100% québécois...

Mercredi, le piano à queue du chapiteau est arrivé à 15h... pour le concert de 13h que Marianne Trudel a offert sur un piano numérique. À 15h donc, au lieu du trio de Patricia Deslauriers, les spectateurs ont écouté la «symphonie à une note» de Gérard Dubé, qui a quitté la scène sous les applaudissements après avoir accordé le «Baby Grand», 88 notes en une heure à peine. Guy St-Onge, en habit de soirée, s'est alors mis au clavier pour accompagner la contrebassiste - Patricia Deslauriers est aussi sa conjointe - dans l'interprétation de la musique «parfois assez dense» de Richard Desjardins et interprétée pour la deuxième fois sur scène. Avec Paul Brochu à la batterie. Et en bermudas: jazz à la bonne franquette.

«On dirait que c'est pas les mêmes chansons», a lancé une dame à son compagnon avant que le trio ne finisse avec Tu m'aimes-tu?, parfaitement reconnaissable sous la touche de St-Onge. Le monsieur a levé les yeux vers le clocher de l'église - le chapiteau est monté sur le parterre du presbytère - et il a dit: «C'est ça, le jazz....»

C'était aussi ça, le jazz quand, dans la série Piano solo de 19h, Julie Lamontagne a joué devant un public attentif, des gens du cru pour la plupart, ses compositions inspirées de Brahms et de Rachmaninov. C'était encore ça, le jazz quand Kim Richardson, pour le concert d'ouverture sur la grande scène, a livré ce magnifique hommage à Billie Holiday, accompagnée d'un ensemble dirigé par Dan Thouin au piano: Nice Work If You Can Get It...

Que du jazz...

Luc Hamel affirme que jamais la ville, les commanditaires ou le public de Saint-Jovite ne lui ont suggéré de programmer du rock ou de la pop pour attirer plus de monde: 12 000 personnes ont assisté au «Festi-100%-Jazz», l'an dernier. «On ne fait aucun compromis», lance le pianiste et ancien band leader qui a joué dix ans de suite au Festival de jazz de Montréal.

L'espace devant la grande scène risque d'être étroit ce soir (21h) pour le concert du trio d'Oliver Jones, le grand événement du 5e Festi-Jazz. Demain, le Festi Jazz présente Vic Vogel, son porte-parole, en solo à 19h, puis le trompettiste Jocelyn Couture avec 12 musiciens dans un hommage au Montréalais Maynard Ferguson (1928-2006). Ça va péter jusque dans la montagne!

Et comme il se doit, les soirées se terminent avec un jam session sous le chapiteau. Animé par Luc Hamel au piano. Unique.

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Le programme complet du Festi Jazz à www.jazzmttremblant.com