Du 30 octobre au 13 novembre prochain, le douzième Festival du monde arabe de Montréal (FMA) mettra l'accent sur la jeunesse, tout en restant conforme à la facture classique qu'on lui connaît.

«Après 11 éditions et des centaines de réalisations ambitieuses, nous sommes convaincus que le FMA apporte beaucoup à la dynamique et la richesse de notre ville en faisant d'elle l'unique métropole occidentale à accueillir une arabité créative, ouverte, agissante», a déclaré mercredi Joseph Nakhlé fondateur et directeur artistique du FMA, lors du dévoilement officiel de sa programmation.

Ainsi, plusieurs spectacles seront consacrés à la génération montante et les expressions qui s'y rattachent.

Se produira à Montréal le chanteur algérien Baâziz, rebelle censuré dans de nombreux pays arabes parce qu'il s'oppose à ses vieilles élites, sérieusement ébranlées depuis le Printemps arabe. C'est dans ce contexte précis que la chanteuse Emel Mathlouthi et le danseur-chorégraphe Imed Jemaa ont créé le spectacle La Tunisie veut. Installé aux États-Unis, le groupe Alsarah and the Nubatones proposera une actualisation de soul soudanaise, musique populaire d'aujourd'hui fondée sur la culture d'Afrique orientale. Également émigrés au sud de notre frontière, le rapper libyen Khaled M et ses acolytes RahZemo, Monk E et Jiggy ne mâcheront pas leurs mots dans le spectacle A-Rap Revolution. Beaucoup plus gentil, le groupe algérien Caméléon jouit d'un énorme capital de sympathie chez les ados du Maghreb.

Comme chaque année, musiques classiques et contemporaines du monde arabe sont au programme du FMA. Manhattan au quart de ton prévoit la rencontre le multi-instrumentiste turc Omar Faruk Tekbilek et le virtuose palestinien du oud et violon Simon Shaheen. Fleurons du  FMA en 2009, Les Trois Magnifiques seront de retour à Montréal dans le cadre d'une tournée canadienne: l'oudiste irakien Naseer Shamma, le sitariste  pakistanais Ashraf Sharif Khan et le guitariste espagnol Romero Iglesias. Dans une optique similaire, l'oudiste égyptien (d'origine arménienne) Georges Kazazian et le guitariste ibère Pedro Soler présenteront Flamenco Mare Nostrum, dont l'objet est de rapprocher les deux rives de la Méditerranée. Groupe torontois, Minor Empire habillera la musique traditionnelle turque d'ornements électro-contemporains.

De New York, l'ensemble Layali el Andalus évoquera la cohabitation islamo-judéo-chrétienne dans le spectacle Nuits Andalouses. De Toronto, l'ensemble iranien SARV procédera à sa relecture du grand patrimoine musical perse. De Montréal, le sitariste perse Siamak Nasr se joindra à l'ensemble Sufi-Yogi et la troupe de danse Khorshid Khanoom.

Dans le spectacle Essences Yéménites, Marie Trezanini relatera le parcours artistique des Juifs du Yémen. Le groupe La Mandragore, lui, évoquera la Convivencia andalouse à travers une escapade médiévale. Jeune groupe montréalais, Saometis procédera à une exploration de musiques d'Afrique, d'Orient et d'Occident.

Les amateurs de jazz oriental pourront découvrir ce duo entre le clarinettiste syrien Kinan Azmeh et le pianiste sri-lankais Dinuk Wijeratne. D'origine libanaise, la chanteuse Randa Ghossoub sera accompagnée du pianiste afro-américain Cyrus Chestnut et de pointures locales - Michel Donato, contrebasse, Jim Hillman, batterie.

Comme c'est le cas chaque année, le FMA proposera une création inédite s'inspirant du thème de sa douzième année: Charabia. Pour ce, la direction artistique du festival a recruté l'illustre chanteur soufi Abel Karim Shaar, l'ensemble OktoEcho, le groupe rock oriental The Kordz, la chorégraphe Kadia Faraux et le compositeur Paul Baraka.  

Pour plus d'informations: www.festivalarabe.com.