Depuis la sortie de leur album Dans mon corps en 2009, les Trois Accords n'ont pas chômé. Retour, avec Simon Proulx, sur une tournée marquante à deux jours de sa dernière étape montréalaise, au FestiBlues.

Les Trois Accords ont encore quelques concerts prévus au Québec, dont leur tout premier au FestiBlues du parc Ahuntsic samedi soir, ainsi qu'une tournée de deux semaines en France en octobre, mais ils pourront bientôt souffler un peu puis se consacrer sérieusement à leur quatrième album. Depuis la sortie de Dans mon corps, le groupe originaire de Drummondville s'est laissé emporter par «un tourbillon assez intense», constate Simon Proulx: «Ça va faire un an et demi qu'on est en tournée, ça fait pas mal de shows. L'album a été bien reçu, on a eu deux gros étés de festivals et ce fut notre plus importante tournée à ce jour en nombre de concerts et de spectateurs.»

Le chanteur et guitariste se réjouit surtout de ce que cette longue virée a confirmé que le quintette devenu un quatuor avait pris la bonne décision en effectuant un léger virage musical dans son troisième album: «On est plus proches du son qu'on avait envie d'avoir. C'est le fun que les gens aiment ça, ça nous donne confiance pour la suite des choses même si on ne sait pas encore si on va poursuivre dans la même direction. Des chansons inconnues au départ comme Elle s'appelait Serge et Le bureau du médecin ont vraiment pris leur place. Quand on les jouait au début de la tournée, les gens trouvaient ça cool et tapaient des mains, mais ils étaient attentifs comme lors d'une première écoute. Aujourd'hui, quand ça part, ils sautent en l'air et se mettent à chanter. Ça change la géographie du spectacle.»

L'accueil réservé par le public à une chanson au ton plus sérieux, sinon grave, comme Le bureau du médecin a également plu aux Trois Accords. «Voilà une autre chose qu'on a découverte avec le dernier album et qui nous a rassurés: on peut jouer dans le registre [absurde] auquel on a habitué les gens, mais on peut aussi aller voir ailleurs et ils vont nous suivre.»

Même si ce n'est pas coulé dans le béton, Proulx croit d'ailleurs que les Trois Accords devraient renouer avec le réalisateur de Dans mon corps, Gus van Go, pour leur prochain album.

Les Trois Accords consacrent également leur énergie à préparer leur quatrième Festival de la poutine qui aura lieu les 26 et 27 août à Drummondville. Ils n'y joueront pas, mais ils sont «super fiers» de la qualité et la diversité de la programmation qu'ils ont élaborée: Plume Latraverse, qui y donnera son dernier concert avec Les mauvais compagnons, Radio Radio, Jimmy Hunt, la «fille de Drummond» Brigitte Boisjoli, les Porn Flakes et leurs invités dont Vincent Vallières, ainsi que les groupes Lake of Stew et Random Recipe et, pour les enfants, Shilvi.

«On essaie d'amener à Drummond des artistes qui n'ont pas nécessairement la chance de s'y produire dans d'autres contextes, explique Proulx. On fait beaucoup d'efforts chaque année pour que ça devienne un événement récurrent qui amène de la musique rock dans un festival au Centre du Québec. Un festival qui fait triper les gens en général, mais où ils peuvent faire des découvertes.»

C'est dans cet esprit qu'ils permettent à de jeunes musiciens peu connus, gagnants du prix Trois Accords de Secondaire en spectacle et de Cégep en spectacle, de jouer devant une foule considérable avec des moyens techniques dignes des pros.

Pas question toutefois que les quatre Trois Accords siègent dans le jury du concours de la meilleure poutine. «On a fait nos petits concours personnels, mais c'étaient des concours maison», rigole Simon Proulx.

Les Trois Accords au FestiBlues, samedi à 21h15, au parc Ahuntsic

À découvrir au Festiblues

Outre les têtes d'affiche Marjo, Roch Voisine, Les Trois Accords et Isabelle Boulay, le FestiBlues permet tous les soirs jusqu'à dimanche de faire des découvertes sur la scène Simplex, à 20h. Quelques suggestions...

> Ce soir, Jamil Blues Attempt: Jamil passe de la chanson grivoise aux classiques du blues et du rhythm&blues.

> Demain, Hommage à Ray Charles: le vétéran Michael Dozier campe, dit-on, un Ray Charles plus vrai que nature.

> Samedi, Joanne Shaw Taylor: une jeune guitariste britannique qui se réclame du blues américain.