Devenu un rendez-vous estival majeur pour les amateurs de danse et de musique, le Festival des arts de Saint-Sauveur (FASS) offre sa présentation anniversaire. Du 28 juillet au 7 août, 26 spectacles, un festival pour les enfants, un concours de chorégraphie... Et cinq découvertes de haut calibre international: le Stockholm 59° North, les solistes de l'Opéra de Paris, l'Éric Gauthier Dance Company de Stuttgart, l'Aspen Santa Fe Ballet et la diva américaine Joyce DiDonato.

Anik Bissonnette, ancienne première danseuse des Grands Ballets et directrice artistique du FASS depuis 2004, évoque l'historique du festival: «Lou Gordon, actuel coprésident de notre C.A., a fondé en 1992 le Festival des arts Hiawatha (région de Val-David). En 1997, il a été transporté à Saint-Sauveur et renommé. Cela fait bien 20 ans de persévérance pour bâtir un festival qui est maintenant reconnu pour sa qualité et sa spécificité. Il n'y a pas si longtemps, on avait du mal à faire venir les grandes compagnies. Maintenant, c'est elles qui appellent...»

Quelle est justement la spécificité du FASS? Il est le seul festival de danse et de musique situé dans les Laurentides. Mais même si son impact touristique existe, le public est majoritairement montréalais. Anik Bissonnette explique ses choix artistiques: «Du haut calibre mais qui reste accessible, du contemporain mais aussi du néoclassique, avec des artistes de réputation mondiale mais de formation classique.»

Rendez-vous incontournables

Les cinq spectacles majeurs présentés du 28 juillet au 5 août illustrent parfaitement cette orientation. «J'ai une histoire personnelle avec chacune des compagnies de danse, dit Anik Bissonnette. Quand j'ai invité l'Aspen Santa Fe Ballet en 2004, la compagnie était peu connue. Ils ont connu un énorme succès au festival, notre coup de coeur. Cette année, ils présentent des pièces de plusieurs grands chorégraphes dont Nicolo Fonte, dont j'avais suivi les ateliers aux Grands Ballets.» Elle les a donc réinvités. «Quant à Samuel Murez, directeur de la compagnie 3e étage composées des solistes de l'Opéra de Paris, je l'ai rencontré quand je travaillais chez La La La Human Steps. On a tissé des liens.» La compagnie présentera cinq oeuvres éclectiques.

Éric Gauthier est un chorégraphe québécois bien à part. Il dirige la Dance Company Theaterhaus de Stuttgart qui présentera sept courtes pièces à l'occasion du FASS: «C'était notre coup de coeur 2008, la compagnie était peu connue aussi, maintenant ils sont invités partout. C'est exceptionnel d'avoir pu se distinguer ainsi dans un pays de danse comme l'Allemagne. Je veux rendre hommage à un chorégraphe d'ici qui réussit à l'étranger.» Éric Gauthier sera d'ailleurs l'invité de Pénélope McQuade, le 1er août.

De retour aussi, la compagnie coup de coeur 1998, Stockholm 59° North composée des solistes du Royal Swedish Ballet: «Je les adore!», dit Anik Bissonnette qui les connaît bien. Chacun des spectacles sera précédé d'une rencontre publique avec les chorégraphes et danseurs. Et, événement, le FASS présente aussi une grande voix d'opéra, la mezzo-soprano Joyce DiDonato dans un répertoire de Haendel, Mozart et Rossini.

Saint-Sauveur en fête

Le festival crée un événement dans la ville pendant 10 jours. Sur l'emplacement, près de l'église, le public profite des spectacles gratuits, musique klezmer, flamenco, hip-hop, Doba (la moitié de Dobacaracol), comédie musicale mais aussi le Bal moderne du collectif La 2e Porte à gauche. Le 1er août, retour après six ans d'absence du Concours international de chorégraphie. Vitrines indispensables pour les jeunes chorégraphes, ces concours se font malheureusement trop rares. Le public et le jury professionnel découvriront cette année les créations de la Texane Jennifer Hart, du Vancouvérois Josh Beamish et du Montréalais James Gregg.

Le 7 août, journée entièrement consacrée à la Tohu-Bohu, un festival de danse conçu pour les jeunes, avec animations, ateliers, minispectacles avant la présentation de L'atelier de la compagnie Bouge de là, sur les liens entre danse et peinture.

«Mon modèle pour l'avenir, conclut Anik Bissonnette, c'est le festival de Jacob's Pillow (Massachusetts). Un formidable festival estival qui a acquis ses lettres de noblesse en gardant son intimité. Nous sommes partenaires, d'ailleurs, notamment pour faire venir des compagnies que nous ne pourrions nous payer tout seuls. Je souhaite que le FASS croisse dans le même sens.»

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Dates et programmation complète sur www.fass.ca