Elle chante, elle danse, elle voyage beaucoup, elle étudie presque constamment, elle s'exprime avec beaucoup de justesse... Ah oui, c'est vrai, Mélissa Lavergne est aussi la «percussionniste cute de Belle et Bum». Porte-parole du 9e Festival international de percussions de Longueuil, elle y présentera son premier spectacle solo... accompagnée par quelque 35 de ses amis musiciens.

Mélissa Lavergne a assisté à toutes les présentations du Festival de percussions de Longueuil, hormis l'an dernier... parce qu'elle étudiait les percussions! C'est une des choses les plus étonnantes de cette jeune femme de 27 ans, qui a débuté à 19 ans à Belle et Bum et dont on ne sait à peu près rien (sauf, évidemment, qu'elle a été la blonde de Louis-José Houde, mais bon...): elle voyage en masse et étudie en masse. «Toutes les médailles ont deux côtés, explique-t-elle, et si je sais à quel point je suis chanceuse de pouvoir travailler dans mon domaine et de le faire à la télévision, j'ai aussi de la difficulté à gérer l'image. J'ai appris de Normand (Brathwaite) à «écouter la musique avec les yeux», comme il dit, mais ça me rend encore mal à l'aise d'être vue. Alors, pour revenir à l'anonymat, mais surtout, surtout revenir à la musique, je pars en voyage. Et j'apprends.»

Elle revient d'ailleurs tout juste de quelques semaines d'études avec Glen Velez à New York. Mais que ce soit en Afrique de l'Ouest (Guinée et Sénégal), à Cuba (parce qu'on refusait au Québec d'apprendre à une femme à jouer des batas «alors qu'on me l'a gentiment enseigné à Cuba, sans problème»), ou à Séville en Espagne, la jeune musicienne est en processus d'apprentissage quasi constant... quand elle n'enseigne pas elle-même.

Tête d'affiche

Justement, son groupe Belébelé, constitué de ses étudiants depuis quatre ans, sera de son spectacle à elle (samedi prochain, 21h). Car c'est la première fois que Mélissa Lavergne est la tête d'affiche. Avec ses nombreux invités, elle entend donc rendre hommage aux pays qui lui ont beaucoup appris - des photos de ses voyages seront d'ailleurs projetées pendant le spectacle.

Dans le segment consacré à Cuba, elle invitera Carlos Placeres et Ilu Ladé; dans celui sur l'Afrique de l'Ouest, outre Bélébélé, elle a fait appel au chanteur sénégalais Zale Seck. Enfin, le troisième segment est tourné vers le pays invité du Festival, l'Espagne. Ses invités: le groupe Duende Confusion, dont fait partie Mélissa Lavergne.

«Quand je suis allée étudier à Séville, j'y suis allée avec trois de mes amis d'ici - un guitariste, une danseuse et une percussionniste-chanteuse. On avait chacun nos cours et professeurs respectifs - moi, j'avais pris des cours de palmas (claquement des mains), un autre de castagnettes et un troisième de cajon (la fameuse boîte percussive popularisée par le groupe de Paco de Lucia). Mais on se rejoignait le week-end pour travailler ensemble ce qu'on avait appris, et on a continué à notre retour au Québec.»

C'est avec Duende conFusion que Mélissa va danser. Ballerine de formation, membre de la troupe folklorique Les Sortilèges pendant un an, la jeune femme de 27 ans le fait sans prétention: «C'est vraiment pour le plaisir de danser, c'est un clin d'oeil à une ville que j'aime passionnément, Séville. Mais le festival lui-même, pour moi, c'est un plaisir. J'y suis très attachée. Et cette année, j'ai vraiment hâte de voir Rosanne Dion, une danseuse de flamenco québécoise qui a accepté de se produire aux côtés de José Galvez (grand guitariste et chanteur de flamenco) et José Maya (un danseur gitan époustouflant): ça prend du guts, c'est la seule qui a accepté de se mesurer à eux, et leur spectacle a lieu juste avant le mien!»

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Le Festival de percussions de Longueuil

Le Festival international de percussions de Longueuil est né en 2002... et c'était Raôul Duguay qui en était le porte-parole! Depuis, le Festival a pris de l'ampleur puisqu'il attire plus de 100 000 spectateurs, a reçu plusieurs prix (Grand Prix du Tourisme Québécois en 2007, 2008 et 2010), propose une programmation variée (plus de 500 artistes), multiplie les scènes (il y en a quatre, désormais), compte un défilé, des ateliers de maître, des ateliers de danse ou de musique (c'est d'ailleurs la plus importante manifestation vouée à la danse et à la musique dans la Montérégie). Cette année, pour rendre hommage à l'Espagne, le pays en vedette, il y aura même un (faux) lâcher de taureau dans la rue Saint-Charles! Le festival se tient du 15 au 18 juillet. Infos: www.percussions.ca