KHANADA

KHANADA

Paroles: Manolo Botero

Après le désert,

Après la longue marche

Après la brûlure

Le vent qu'on recrache

Après la couverture

Pour unique abri

Après les yeux errants

À l'horizon tari

J'ai trouvé mon khan

Braver la tempête,

Les montagnes de papier

Blanchir ma vie suspecte

Attendre et payer

Espérer, une fête

Un toit, un métier

Mais il faut pour l'instant

Attendre et payer

Pour rentrer au khan

Mon pays,

Mon village, mon potager

Un 4 1/2

Au deuxième rue Bélanger

Mon hiver

Tellement fou, tellement sévère

Et mon français

Bagarreur et rapaillé

Peur du tsunami

Peur des avalanches

Et peur d'une éprouvette.

Au bout des blouses blanches

Les nuées d'insectes

Tâtent, piquent et inspectent

Les doberdouanes à cran

Dernière peur qu'on me jette

Je suis dans le khan

Ma fiancée,

Ma promise, ma fontaine,

Même repoussé

Qui peut t'aimer comme je t'aime

Mon pays,

Cruel et bienveillant,

Mon beau pays,

Et celui de mes enfants

Quand revient l'hiver,

Je trouve du bois sûr :

Mes souvenirs d'hier,

L'avion, quelle aventure

Pour un homme sans voiture

J'en ris et les flammèches

Montent pour mon clan

Jusqu'aux étoiles fraîches

J'ai trouvé mon khan

...

QUAND JE FERME LES YEUX

Paroles: Sandrine Vachon

Quand je ferme les yeux

À chaque fois, devant moi

Y'a le fleuve qui s'étend

Y'a le fleuve qui tumulte

Je n'aurais jamais pensé

Que l'appel du large naîtrait

De mon ventre fertile comme la terre

Bordant le Saint-Laurent

Quand je vais être tannée de te voir

Courir sur le trottoir

Je vais me trouver une job que'kpart

Entre Kamouraska et Rimouski

Je te jure qu'on va partir d'ici

Je voudrais que tu grandisses

Les pieds dans la boue, les mains dans la terre

Tes grands yeux bleus fixés

Sur la beauté du monde

Je voudrais que ce soit le vent

Qui soulève ta jupe

Pas le regard des passants

Sur la rue St-Laurent

Quand je vais être tannée de te voir

Courir sur le trottoir

Je vais me trouver une job que'kpart

Entre Kamouraska et Rimouski

Je te jure qu'on va partir d'ici

Je vais ramasser mes vieux disques

De Gilles Vigneault et de Félix

On aura pas de valises

Juste nos mains offertes

Aux coups de vents

On va rouler jusqu'aux battures

Pour écouter la mer

Nous rappeler qu'on est petits

Mais tellement plus grands qu'on pense

Je ne sais pas ce qui me retient

Sur l'asphalte gris de Montréal

J'ai peut-être peur de trouver mon destin

Derrière une butte de sable

Et pourtant je te jure

Ce n'est pas un cri

Qui monte dans ma gorge

C'est le hurlement de l'eau

Qui craint une autre épave

Quand je vais être tannée de te voir

Tomber sur le trottoir

Je vais me trouver une job que'kpart

Entre Kamouraska et Rimouski

Je te jure qu'on va partir d'ici

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LA MAISON QUI M'HABITE

(Pour mes grands-parents de Vallée-Jonction)

Paroles: Marie Doyon

Quand tu s'ras grand j't'emmènerai

Là où je suis passé trop vite

Sur la p'tite rue dans la vallée

Voir la maison d'bois qui m'habite

Tu dois monter la côte des anges

Celle qui sait défier la débâcle

Là où la Chaudière se mélange

Avec la glace pour le spectacle

Je n'y vis plus

Mais elle m'habite

Ils n'y sont plus

Je t'y invite

Quand tu s'ras grand j't'emmènerai

On arrivera au p'tit matin

La vue est belle j'te montrerai

Sur la grande gal'rie on voit loin

Tu pourras jouer dans la p'tite rue

Courir, grimper sur la statue

Qui monte la garde au pied des marches

Du couvent vide qui en arrache

Je n'y vis plus

Mais elle m'habite

Ils n'y sont plus

Je t'y invite

Quand tu s'ras grand j't'emmènerai

On pass'ra d'vant la Valley shoe

Et la sirène va raisonner

Pour tous ceux que l'on porte en nous

Et s'il peut venter assez fort

On mont'ra là-haut je l'espère

Là où reposent dans la terre

Ces vieux qui ne sont jamais morts

Je n'y vis plus

Mais elle m'habite

Ils n'y sont plus

Je t'y invite

(Finale parlée)

Quand tu s'ras grand j't'emmènerai

À la Jonction de la Vallée

Voir la maison d'bois qui m'habite

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LE SOLEIL SE LÈVE À L'EST

Paroles: Véronique St-Onge

Good Morning mon pays

qui me souffle dans les cheveux

Des paroles d'aujourd'hui

et des histoires de vieux

C'qui peut faire bon s'ouvir un oeil

Côte a côte, l'envie vers toi

Good Morning paradis

Qu'est ce que tu fais aujourd'hui?

Mon amour, ma falaise

Mon ingrimpable a tomber

Ma galerie, ma principale

Mon cordage, mon quai

Good Morning Mon pays

qui me souffle dans les cheveux

Good morning paradis

Des nuits blanches et des images bleues

A cheval sur la Dune

d'un manège grand comme la mer

A Cheval sur un clocher

Qui parle d'éternité

Good morning mon pays

qui me souffle dans les yeux

c'que je voudrais qu'on me souffle encore

Le matin ou on sera vieux.

 

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DRIVE-IN DÉPÔT

Paroles: Julie Raymond

Chaque matin dans pinède

La brume a l'odeur de ce qu'on y fume

Avec ou sans filtre

Le Grand Esprit s'élève

Tant pis pour les tipis

Sur la road tobacco

Là où la loi de la nature

N'a plus d'écho

Native cigarette dépôt

Une culture enfumée

Là où la loi n'existe pas

Mais pourquoi pas en fumer une bonne

Sur la cigarette road...

Cigarette road...

Les aiguilles des épinettes

Sont comme des allumettes

Y a-tu qu'chose de plus beau

Que d'fumer le calumet au

drive-in dépôt

Tant pis pour les tipis

Sur la road tobacco

Là où la loi de la nature

N'a plus d'écho

Native cigarette dépôt

Les étoiles depuis toujours veillent

Sur nos terres et nos âmes oubliées

Toute la liberté espérée est restée

Emprisonnée dans l'capteur de rêves

Nos âmes ce ont envolé en fumée

Sur la cigarette road

C'est pas parce qu'on fume le calumet

Qu'on est en paix

On a oublié les lois du Grand Esprit

Au drive-in dépot

Sur la cigarette road...

Tant pis pour les tipis

Sur la road tobacco

Là où la loi de la nature

N'a plus d'écho

Native ci

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LA COMPLAINTE DE L'IMMIGRANTE

Paroles: Marta Saenz de la calzada

Refrain:

"C'est une intruse

elle vient de loin,

elle vole nos jobs,

elle vole not' pain.

Elle parle drôle,

elle a un accent.

T'es pas contente

va donc chez toi"

Des fois je me demande

qu'est-ce que je fous ici,

dans ce froid, dans cette glace,

dans ce maudit pays

qu'on nomme Abitibi.

Dios mio qu'on est seule

lorsqu'on arrive de loin,

et que les nuits sont longues

et que le frette est froid!

Bien sûr, il y a l'amour

ta bouche, ton visage

tes yeux où je chavire,

ton corps où je voyage,

ton coeur où je me perds.

Y a tes bras qui m'entourent

et me font oublier

que je suis loin des miens

que dehors c'est l'hiver.

Y a toi qui m'attaches

à ce froid, à cette glace

à ce maudit pays

qu'on nomme Abitibi

Refrain:

"Tu parles drôle

t'as un bel accent,

t'as l'air toute seule

viens donc chez moi.

Conte moi ta vie

d'où ce que tu viens

c'est quoi tes rêves

c'est quoi ton chant"

Blessée par la distance

de tout ce que j'ai quitté,

je m'ennui de Maria,

de Luis, de Beatriz,

de Alicia, Margarita

et e tous mes amis

et du ciel de Castille

et de sa terre dorée

du soleil de l'Espagne

de l'air de mon pays.

Et malgré cette blessure

si jamais je partais

je serai malheureuse

me manquerais l'hiver,

me manquerai la neige

me manquerai le frette

de ce maudit pays

qu'on nomme Abitibi.

Maintenant je me demande

où se trouve mon pays

Maintenant des fois je pense

c'est ici mon pays

...

COEURS DU NORD

Paroles: Sébastien Turgeon Rouyn-Noranda

On prend les aires de route

Qui nous séparent du septième ciel

On en profite pour tout se dire,

Pour faire le plein d'essentiel.

On approche du chemin d'la dompe,

De la scène de dix par dix.

Où les planches porteuses de sens

Rendent l'effet d'une dernière chance.

Vers le nord, vers le monde

Ouvert à l'année longue

Je m'en vais respirer le ciel

Faire le plein, faire le vide

Anyway, moi je pars,

Je m'en vais jeter l'ancre à l'eau

On se vois tantôt au bord

À l'heure des coeurs du nord

On oublie parfois l'pourquoi,

On rame contre le courant

On cherche l'autre bord du lac

C'qui pourtant sommeille dans notre camp

Un jour on r'trouve nos vieilles pantoufles

Cachées dans l'fin fond d'une histoire

C'est là qu'on r'prend la 117

Vers cette précieuse chaleur du nord

Vers le nord, vers le monde

Ouvert à l'année longue

Je m'en vais respirer le ciel

Faire le plein, faire le vide

Anyway, moi je pars,

Je m'en vais jeter l'ancre à l'eau

On se vois tantôt au bord

On se vois tantôt au bord

À l'heure des coeurs du nord

On reprend les aires de route

On se voit p't'être dans un bout

On vous laisse un poème dans l'vent

Nous autres on r'part avec le temps.

Vers le nord, vers le monde

Ouvert à l'année longue

Je m'en vais respirer le ciel

Faire le plein, faire le vide

Anyway, moi je pars,

Je m'en vais jeter l'ancre à l'eau

On s'rejoint plus tard au bord,

À l'heure où l'poisson mord.

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EXODE RURAL

Paroles: Martin Bédard

On court après son propre destin

Pour le droit à l'erreur, enfin

Après de belles et longues escales

Québec, Sherbrooke et Montréal

Y'a trop d'trafic sur les artères

Trop de panique, j'peux pas m'y faire

Fais le ménage de tes soucis

On part s'refaire une autre vie

Dans mon refuge pour âmes peinées

Pour citadins déboussolés

Refrain:

On y naît plus que l'on y meurt

On y passe plus que l'on y reste

On en sort plus qu'on y demeure

J'en ferai ma contrée modeste

Me suivras-tu, mon bel amour

Étirer l'temps dans mes Bois-Francs

Sur le bord de la Bécancour

Retrouver en nous les enfants

Chasser la grisaille de ton âme

Tes yeux s'ouvrant sous les grands pins

Comme le soleil dissipe la brume

Et la rosée quitte les jardins

Refrain:

On y naît plus que l'on y meurt

On y passe plus que l'on y reste

On en sort plus qu'on y demeure

Rien d'un patelin pour conformistes

Entre le fleuve et les Appalaches

Une terre de tourbière et de sable

Beauté subtile, qu'il faut goûter

De l'intérieur pour l'apprécier

Pourvu que ton sourire s'anime

Et se rallument tes doux yeux bleus

Avant que naissent les songes d'abîmes

Dissipons les jours orageux

Disons aux jours gris nos adieux

 

...

 

SUR LA PLAGE DE LA GRANDE ÉCHOUERIE

(située aux îles de la Madeleine)

Paroles : Jocelyn Lambert

Sur les falaises rouges et brunes

Des cormorans faisaient les fiers

Quelque part au-dessus des dunes

Des cerfs-volants jouaient à la guerre

On a marché le temps qu'il faut

Loin des regards et des oiseaux

Pour trouver coin de paradis

Un peu d'espace et d'infini

Sur la plage

De la Grande Échouerie

Sur la plage

De la Grande Échouerie

Sous le soleil, des grains de sable

Laissaient des étoiles sur ta peau

En suivant le rythme des vagues

Mes doigts festonnaient ton maillot

On s'est aimés le temps qu'il faut

T'avais des frissons dans le dos

Et sous les caresses du vent

On a dormi comme des enfants

Sur la plage

De la Grande Échouerie

Sur la plage

De la Grande Échouerie

Sous l'édredon des herbes hautes

Le soleil s'était réfugié

Sommes revenus par la côte

L'écume nous chatouillait les pieds

On est restés le temps qu'il faut

Pour faire nos adieux aux oiseaux

Quelques instants à respirer

Les embruns de l'éternité

Sur la plage

De la Grande Échouerie

Sur la plage

De la Grande Échouerie

...

BROME_MISSISQUOI

Paroles:  Marziali Nadia

Sur la carte en bas, par là

Y a une p'tite région, ça c'est chez moi

Y a pas d'buildings qui grattent le ciel

Juste des silos pis des arcs-en-ciel..

Y a pas d'métro ou de tramway

Tu prends ton auto ou tu y vas à pied

Y a pas d'problèmes à se voisiner

Tu peux même te rendre aux postes frontaliers!

Y a pas d'cégep ou d'université

Tu fais un peu d'route et tu reviens diplômé

Y a plein d'secteurs ou travailler

Et même des vignobles ou aller décrocher...

ref

Je suis revenue ou tout a commencé

Dans ma p'tite ville je me suis installée

C'est ici que j'me sens chez moi

C'est Brome-Missisquoi

Y a des rivières pour les pêcheurs

De grandes terres pour les agriculteurs

Y a des forêts pour les chasseurs

Et le grand air pour les amateurs

Y a des montagnes et des vergers

Des festivals et même des p'tits musées

Y a de l'histoire à être raconté

et du patrimoine à être partagé

Sur la carte en bas, par là

Y a une p'tite région, ça c'est chez moi

Y a pas d'buildings qui grattent le ciel

Juste des silos pis des arcs-en-ciel....

 

...

BON OEIL BELOEIL

Paroles: Martine Richard

Minuit

Le vent charrie

via le pont

tous les secrets de la montagne

Ma ville à moi

A'sent l'parfum

ses grands cheveux

font des sillons

loin dans les champs

Le printemps passe

et Beloeil flirte

Minuit

Le temps est chaud

On parle même plus

On chuchote juste

avec les yeux

Ma ville à moi

C'est une bohème

Les jeunes rient fort

Devant l'église

su'l'bord de l'eau

Un été passe

et Beloeil aime

Minuit

ou bien midi

Le clocher sonne

C'est d'la musique

à nos oreilles

Ma ville à moi

Se serre les coudes

Au restaurant

Au centre d'achats

Au bar Septembre

L'automne passe

Beloeil se soude

Minuit

De la Grande Ourse

les maisons basses

ont l'air collées

dans un patch work

Ma ville à moi

A' va dormir

dans ses corniches

Ses belles galeries

sont en hiver

Le froid s'étale

Beloeil prend l'air

Minuit

On va tomber

comme des enfants

Dans les manteaux

Su'l' grand lit blanc

De ma p'tite ville

qui aime la vie

A' sait même pas

Qu'i' existe des ciels

qui ont pas d'étoiles

Les saisons tournent

Beloeil prend l'temps

...

J'PRENDS LA RIVIÈRE

Paroles:  Laurence Déry)

T'a claqué la gravelle

Du bout des pieds

Tu m'as viré rue de la Tourelle

Pour un barbu coké

Et tu te perds

Dans des bras

Qui te ressentent à peine

Des coeurs amochés

Des âmes perdues

Qui font écho à la tienne

Dans la haute-ville

Tu t'éparpilles

De corps en corps

Tu t'déshabilles

Moi en bas

J'prends la rivière, j'guette le héron

La Saint-Charles et moi

L'été

Sans toi

Ne pense pas à moi

J'suis parti dans le vrai monde

Sans touristes qui te regardent

Dans une bulle je vagabonde

Et je remonte

3e avenue

Notre histoire en sourdine

J'tire sur la plug

Je rembobine

Je n'attends plus personne

Dans la haute-ville

Tu t'éparpilles

De corps en corps

Tu t'déshabilles

Moi en bas

J'prends la rivière, j'guette le héron

La Saint-Charles et moi

L'été

Sans toi

Sur les balcons

Le monde se berce

Et regarde le temps passer

Moi au loin

J'entends la foule

Les Capitales scorer

Au parc le soleil tombe

Dans un éclat rosé

À la croix je repense

Que j'aurais pu oser

Bien avant

Dans la haute-ville

Tu t'éparpilles

De corps en corps

Tu t'déshabilles

Moi en bas

J'prends la rivière, j'guette le héron

La Saint-Charles et moi

L'été

Sans toi

La rivière, le héron

On vit bien sans toi

On vit bien

Mieux sans toi