On a souligné cet automne le 10e anniversaire des attentats du 11-Septembre aux États-Unis. Véritable traumatisme collectif vécu par les victimes, bien sûr, mais aussi par des millions de gens qui ont vu les événements arriver en direct à la télé.

Pendant 10 ans, en fait, nous aurons vu les mêmes images tourner en boucle. Mais aussi, pendant 10 ans, les artistes et les écrivains ont été inspirés par cette journée funeste, devenue référence commune dans la psyché occidentale. La littérature et le cinéma américains auront été prolifiques à ce sujet, mais le Québec n'est pas en reste, même si sa contribution demeure plutôt modeste.

Elle existe, pourtant, et c'est pourquoi il y aura cette année au Salon une table ronde abordant cette thématique, organisée par les éditions Triptyque et l'Hexagone. Avec Annie Dulong, révélée cet automne par le roman Onze, et qui est en fait une spécialiste de la littérature du 11-Septembre: elle fait ses études postdoctorales à l'Eugene Lang College de New York et a été coordonnatrice du projet Lower Manhattan du centre FIGURA de l'UQAM - qui a d'ailleurs organisé en octobre un colloque sur l'imaginaire du 11-Septembre, de la «fictionnalisation à la mythification».

«Je n'ai pas atteint le point de saturation, nous confiait-elle en entrevue au mois de septembre. C'est un sujet tellement riche, je n'en vois pas la fin.» Dans son roman, Annie Dulong met en scène différents personnages fictifs coincés dans les tours en flammes du World Trade Center, son principal défi étant de ne pas «sanctifier» ces personnages, mais de les rendre humains - donc, par la bande, de rendre humaine aussi cette tragédie qui a fait l'objet d'un énorme battage médiatique pendant une décennie. Et qui demeure encore un sujet sensible pour les familles, comme en témoignent les luttes de pouvoir autour du site du World Trade Center, autre sujet d'étude pour Annie Dulong.

Les autres participants à cette table ronde animée par Michèle Pontbriand sont Denise Landry, auteure du roman Ma mère est une porte, récit de retrouvailles impossibles entre un fils et son père le jour des attentats à New York, ainsi que Jérémie Leduc-Leblanc, qui a participé au numéro spécial de la revue Moebius, Réinventer le 11 septembre. Numéro dirigé d'ailleurs par Annie Dulong et Alice van der Klei, qui contient notamment des textes de Jean-François Chassay, Caroline Montpetit, Jean-Simon DesRochers et Martine Delvaux.

>> Les attentats du 11 septembre, 10 ans après, jeudi, 18 h, au Carrefour Desjardins.