Auteur de séries jeunesse qui connaissent toutes un grand succès (Raoul Taffin, Gaspard le léopard, Manon), illustrateur et scénariste, ce Français a écrit près de 150 livres traduits en plusieurs langues.

Que recherchez-vous, en tant que lecteur, quand vous fréquentez un salon du livre?

Que je sois saisi par un frisson de pure délectation. Le même, en vérité, que celui qui m'envahit lorsque j'entre dans une bibliothèque, une librairie, ou que je regarde, chez moi, les hordes de livres qui fourmillent sur mes étagères. Avec, chaque fois, la frustration de ne pouvoir les lire tous.

Que lisez-vous quand vient le temps de vous évader?

Je m'évaderais si j'étais incarcéré dans une vie plombée et contrainte. Comme mon travail est une passion joyeuse, du coup, pas besoin de scier les barreaux de la cage. S'il y a évasion, c'est plutôt du territoire étroit de ma personne. Et la lecture, essentiellement des romans, me permet d'être multiple. L'ubiquité, en somme.

Quel serait l'auteur qui, selon vous, représente le mieux notre époque?

Russell Banks, à cause de son regard sans concession et de ses voix innombrables.

Y a-t-il un livre ou un auteur qui vous a donné envie de vivre dans un autre siècle?

Les racontars arctiques, de Jorn Riel. J'aurais bien aimé être un de ses personnages vivant au Groenland dans une station de chasse, à la fin du XIXe siècle. J'y aurais tenu, à la plume, un joli journal de bord avec des pleins et des déliés.

Quel est le classique que vous auriez envie de relire?

Certainement À la recherche du temps perdu, de Proust, que j'ai lu trop tôt et dont je n'ai pas retenu grand-chose, hormis une impression de langueur monotone et un débit qui assoupissait mon ardeur de jeune freluquet. À l'époque, je préférais les aphorismes, les slogans et les haïkus, à cause de leur brièveté.

Qu'est-ce qui donne à un roman son caractère impérissable?

Disons un certain humour et une distance vis-à-vis de l'époque où il a été écrit. Plus un nombre si considérable de qualités qu'il serait vain de les énumérer. Sans compter qu'elles sont tout autant aléatoires que relatives. J'en sais quelque chose, moi qui n'ai jamais rien pu écrire d'impérissable ni de près ni de loin.

>> Danielle Vaillancourt s'entretiendra avec Gérard Moncomble mercredi, 11 h 30, et lundi, 10 h, au Carrefour Desjardins.

>> Gérard Moncomble fera partie de L'heure du conte en pyjama, dimanche, 10 h, sur la Grande Place.