Jacques Goldstyn est un habitué du Salon du livre depuis les débuts des Débrouillards, la revue scientifique destinée aux jeunes où il travaille comme illustrateur depuis 35 ans, et avec laquelle il a publié aussi de nombreux livres de vulgarisation.

« Chaque année, c'est un rituel de monter les marches en passant devant le tableau des invités d'honneur. Cette année, j'y suis, ça valait la peine d'attendre! », dit Jacques Goldstyn avec un sourire dans la voix.

Au stand des Débrouillards, Jacques Goldstyn reçoit surtout des enfants, évidemment, accompagnés ou non de leurs parents. 

Mais depuis qu'il s'est lancé dans des projets plus personnels avec La Pastèque - les albums Le petit tabarnak, L'arbragan et le tout nouveau Azadah -, de nombreux adultes viennent faire signer leurs exemplaires seuls, charmés par l'univers simple et poétique de l'illustrateur et maintenant auteur qui travaille au crayon de bois et à l'aquarelle.

« Je me reconnais là-dedans. Moi aussi, j'aime aller dans les sections jeunesse des bibliothèques pour regarder les livres qui me séduisent. Mes livres à La Pastèque peuvent plaire à tout le monde, aux adultes comme aux enfants. »

Se faire plaisir

Loin des contraintes de production de la revue, le travailleur de l'ombre peut ainsi se permettre d'être lui-même. 

« J'aime les sciences et communiquer là-dessus. Mais quand on fait de la vulgarisation, il faut toujours se mettre dans la peau de l'enfant auquel on s'adresse. Alors que pour L'arbragan, par exemple, je ne me suis fait plaisir qu'à moi. C'est très égoïste, mais je ne pense pas au lecteur, pas une seconde! C'est l'histoire telle que j'aurais aimé qu'on me la raconte. »

Souvenir de Salon

Le dessin de Michel Tremblay

« Nous sommes en 1985, Michel Tremblay est dans un stand juste en face du mien. C'est un moment de flottement comme il y en a parfois, et nous sommes tous les deux désoeuvrés. Il est à dix pas de moi, avec sa pile de livres et sa bouteille d'eau. Je sors un papier et je commence à le dessiner. Comme toujours personne ne va le voir, je vais lui montrer le dessin. Il éclate de rire, je lui demande de le signer, puis nous tirons tous les deux dessus... Il voulait le garder, mais moi, je voulais le donner à ma blonde! Finalement, c'est moi qui l'ai gardé. Je lui en reparle parfois, il dit toujours qu'il ne s'en souvient pas... J'irai encore saluer Michel Tremblay cette année, avec cette fois le dessin en main pour le lui redonner. »