Son premier livre, Il ne faut pas parler dans l'ascenseur, l'a immédiatement mis sur la carte du polar. Avec son deuxième, La chorale du diable, il vient de remporter le prix Saint-Pacôme 2011. C'est ce qu'on appelle des débuts fracassants pour ce romancier, scénariste et avocat qui n'a pas fini de nous étonner.

Que recherchez-vous, en tant que lecteur, quand vous fréquentez un salon du livre?

Par superstition, orgueil et stupidité (si, si), je m'étais convaincu que je ne mettrais jamais les pieds dans un salon du livre avant d'avoir moi-même publié mon premier roman. L'expérience est donc assez nouvelle pour moi. Ce que j'y recherche? Un buzz, une ambiance, de l'humain, un souffle, une connexion, des têtes d'auteurs, de l'amour, de la sueur, des sourires d'enfants, de la passion, des regards à la dérobée, une machine à espresso, un vieux qui tend le bras à un autre, des lettres assemblées en mots, un sens à ma vie et, souvent, mon chemin.

Que lisez-vous quand vient le temps de vous évader?

La liste des ingrédients sur les boîtes de céréales (pas vrai) et les rubriques nécrologiques (vrai). Tout ce qui s'écrit ou à peu près sur le Canadien de Montréal. Rarement, désormais, des romans policiers (mais bon, Jo Nesbo, c'est pas pareil). Et aussi, dans l'ordre ou le désordre: Boris Vian, Paul Éluard, Alexandre Dumas, Pablo Neruda, Tintin, Romain Gary, Cormac McCarthy, Paul Auster, Charles Baudelaire, Georges Simenon, Réjean Ducharme, Michel Tremblay, Gaston Lagaffe, Pierre Nepveu, Rimbaud, Michel Houellebecq, Cyberpresse [désormais lapresse.ca, ndlr] et Jean-Paul Dubois. Surtout Jean-Paul Dubois.

Quel serait l'auteur qui, selon vous, représente le mieux notre époque?

Le dernier à m'émouvoir, le prochain à me surprendre.

Y a-t-il un livre ou un auteur qui vous a donné envie de vivre dans un autre siècle?

J'ai longtemps rêvé de cette journée de février 1815 où le jeune Edmond Dantès, qui devait épouser le lendemain sa fiancée Mercédès, est injustement enfermé dans une geôle du château d'If. Évadé après une réclusion de 14 ans, il devient le comte de Monte-Cristo et revient régler ses comptes. Beam me up, Alexandre Dumas!

Quel est le classique que vous auriez envie de relire?

J'ai trois «classiques» et je les relis de temps à autre: Mr. Vertigo, de Paul Auster, La vie devant soi, de Romain Gary (Émile Ajar) et La 25e heure, de Virgil Georghiu. Bon, O.K., j'en ajoute un dernier, mais ça reste entre nous, hein? Tintin au Tibet, de Hergé.

Qu'est-ce qui donne à un roman son caractère impérissable?

Une seule chose: l'émotion. D'ailleurs, Alfred de Musset disait «qu'une larme est ce qu'il y a de plus vrai, de plus impérissable au monde». Pour une fois, Alfred et moi sommes d'accord!

>> Martin Michaud participera à la table ronde «La part d'ombre» samedi, 12 h 30, sur la Grande Place.

>> L'auteur se confiera à Laurent Laplante dimanche, 16 h 30, au Carrefour Desjardins.