Son plus récent roman, Polynie, nous a offert un regard nouveau sur la vie dans le Grand Nord. Mélanie Vincelette, écrivaine et directrice des éditions Marchand de feuilles, qui célèbrent leurs 10 ans d'existence, était la personne toute désignée pour nous parler de cette thématique qui fera l'objet de plusieurs discussions au Salon du livre de Montréal.

Parce que le Nord n'est pas seulement un plan: c'est un imaginaire, voire une appropriation littéraire. «Il faut assumer notre nordicité, croit Mélanie Vincelette. Dans les dernières années, notre littérature était surtout axée sur l'urbanité, peut-être parce que nous voulions prouver notre modernité. Je suis toujours étonnée par mon ignorance par rapport au Nord, alors que j'ai longtemps cherché des endroits nouveaux dans ma vie quand je voyageais.»

Depuis quelques années, Mélanie Vincelette se passionne pour ce sujet et lit surtout des ouvrages d'ethnologues ou d'anthropologues. Elle considère cependant que la littérature doit emboîter le pas dans cette conquête du territoire. «Nous devons aller vers un nouvel engagement par rapport au Nord. Tout ce qu'on a mis dans la littérature, ce sont 50 mots du lexique inuit, les aurores boréales, les femmes qui accouchent au pied des sapins... mais il y a de nouvelles réalités, qui devraient être intégrées dans nos lettres. Il faut dire que notre littérature est encore très jeune, on n'a pas tout exploré. Il n'y a pas juste le Plateau Mont-Royal!»

Heureusement, Mélanie Vincelette n'est pas seule dans son univers, et d'autres écrivains de sa génération se penchent de plus en plus sur le sujet. C'est pourquoi on a organisé une table ronde portant sur le thème de Retrouver le Nord, à laquelle elle participera en compagnie de Éric McComber, Sandra Gordon et William S. Messier. Il y aura aussi Un plan à perdre le Nord ou pas?, toujours avec Mélanie Vincelette, ainsi que Jean Désy et Dominique Fortier, à propos du Plan Nord que l'actuel gouvernement met en branle. «Je pense qu'il faut qu'on s'y intéresse, estime Mélanie Vincelette. Il y a des gens de partout dans le monde qui s'intéressent à nos richesses, et il ne faut pas que le Nord soit vu comme un eldorado où l'on va tout brader à des intérêts étrangers.»

Enfin, pour ceux qui ont envie d'en savoir plus sur les plans économique et politique, il y aura la conférence «Comment imbriquer le Plan Nord et le Plan Sud selon une vision globale du Québec» , avec Marc-Urbain Proulx, professeur en économie régionale à l'Université du Québec à Chicoutimi.

Retrouver le Nord, samedi, 16 h 30, au Carrefour Desjardins.

Un plan à perdre le Nord ou pas?, samedi, 14 h 15, à l'Agora.

«Comment imbriquer le Plan Nord et le Plan Sud selon une vision globale du Québec» , samedi, midi, au Carrefour Desjardins.