Georges-Hébert Germain a tout de suite dit oui lorsqu'on lui a proposé d'être président d'honneur du Salon du livre. «Je le fréquente depuis ses débuts comme lecteur et comme auteur. Je l'ai vu grandir.»

L'écrivain et journaliste a toujours aimé le Salon pour les rencontres. Rencontres entre auteurs, bien sûr, mais aussi avec les lecteurs. «C'est l'occasion d'entendre des choses imprévues, de vivre des moments magiques, de se faire lancer des fleurs et crier des bêtises!»

Georges-Hébert Germain est un lecteur passionné, éclectique et boulimique. Pourtant, la littérature n'a pas fait partie du quotidien de la famille de 14 enfants dont il est l'aîné. Mais il se souvient parfaitement de son premier livre, Osceola, grand chef des Séminoles, qu'il a lu et relu... et qu'il relit encore, un «livre gigogne» à l'origine de plusieurs de ses passions.

«À la maison, il n'y avait que ce livre-là et des missels. Quand ma mère a vu que je m'intéressais à la lecture, elle m'a abonné à la bibliothèque, qui n'était pas un immeuble, mais bien un meuble dans le sous-sol de l'église.» Il a ensuite été initié aux classiques au collège, s'est détourné de la littérature pendant sa vingtaine, y est revenu à 30 ans... pour ne plus jamais la quitter. «J'ai déjà fait le test, prendre un avion pour un long vol sans apporter de livre. C'est insupportable. Je me dis que les gens qui arrivent à faire ça doivent être dotés d'une grande richesse intérieure. Ce n'est pas mon cas!»

Georges-Hébert Germain fait ses choix de lectures en flânant dans les librairies et en se laissant conseiller par ses amis. Attiré d'abord par le style - «On peut me faire avaler des bêtises si c'est bien écrit» -, il vogue de la biographie au roman, de la poésie au policier, citant autant James Lee Burke que Victor Hugo.

«Cendrars et Rimbaud m'ont accompagné toute ma vie. J'ai tout lu Jean O'Neil, qui est un maître pour moi, et Jacques Poulin. J'adore ce qu'écrit Jean Barbe. Cette année, j'ai lu des bios de Capote et de Goethe, et j'ai découvert Marina Lewicka, qui est invitée d'honneur du Salon. J'aime aussi les documentaires. Par exemple Les piliers de la terre; j'ai trouvé l'histoire cucul, mais j'ai aimé apprendre sur la construction des cathédrales au XIIe siècle.»

Ce qui nous mène directement au thème du Salon: «Le livre, machine à voyager dans le temps». «Ce thème est génial parce que c'est exactement ça, la littérature. On dit qu'une image vaut mille mots, mais un mot peut valoir mille images aussi.»

Georges-Hébert Germain invite les gens à venir au Salon rencontrer les auteurs et, surtout, à célébrer la langue française. «Le Salon du livre est notre plus gros événement consacré à la langue, parce que c'est la matière de base des écrivains; 120 000 personnes en six jours qui lui rendent hommage et baignent dedans, moi, ça me touche, parce que c'est fondamental.»