Avocat de formation, René Vallerand s'est engagé dans l'armée à 41 ans, après avoir lu un article de La Presse sur les vocations militaires tardives. Il a choisi l'infanterie, qui impose l'entraînement le plus rigoureux de tous, et il a passé avec distinction les phases de son cours d'officier.

Attaché au Royal 22e Régiment, René Vallerand a ensuite participé à deux missions en Afghanistan, d'où il a rapporté des histoires qui, on le sait maintenant, marquent leur homme. Il en a tiré un roman, Vandoo, prononciation anglaise de «vingt-deux», surnom donné depuis toujours à tous les membres du Royal 22e Régiment. À Valcartier, leur base historique depuis la fondation du régiment en 1914, les «22» sont aussi appelés, amicalement, les «queues plates», en référence au castor qui est leur emblème, avec la devise «Je me souviens».

Pour ses séances de dédicace au stand des Éditions Adrénaline, le capitaine Vallerand voulait porter son treillis de combat et en a fait la demande au Salon par l'entremise de l'Alliance québécoise des éditeurs indépendants.

Réponse, «en concertation avec le service de sécurité de la Place Bonaventure», de Francine Bois, directrice générale du Salon, qui évoque les «événements tragiques du mois dernier»: «Afin d'assurer le mieux-être et la sécurité des exposants, des visiteurs et des auteurs», le Salon «préfèr(e) ne pas le voir porter son uniforme militaire pendant ses séances de signatures». 

Réaction de l'officier: «Comme soldat, j'ai été entraîné à suivre les consignes.»

On peut se demander par ailleurs en quoi un soldat en uniforme, fût-il de combat, pourrait nuire au «mieux-être» des exposants, des visiteurs et des auteurs du Salon du livre...

Pierre Sévigny (1917-2004), lui, était un héros de la Seconde Guerre - où il a perdu une jambe -, décoré pour ses actes de bravoure par la Pologne, la France et l'Italie. En 1948, ses mémoires, Face à l'ennemi, lui avaient valu le prix Ferrières de l'Académie française.

Plus tard ministre associé de la Défense dans le gouvernement conservateur de John Diefenbaker (1959-1963), le colonel Sévigny entretint des relations suivies avec une immigrée allemande du nom de Gerda Munsinger, qui, à Montréal, fréquentait des messieurs à l'aise. Des années plus tard - Sévigny avait quitté la politique -, les libéraux tentèrent de faire passer celle qu'on appellerait aujourd'hui une escorte pour une espionne soviétique, alléguant que Sévigny, en raison de ses liens avec elle, avait mis la sécurité du Canada en danger. Scandale, gros titres...

L'ancien journaliste Gilles-Philippe Delorme a connu Gerda Munsinger par sa tante Jacqueline Delorme et a fait paraître en 1993 Les déshonorables. Les dessous de l'affaire Munsinger, écrit avec sa compagne Danielle Roy.

Sous le titre L'affaire Gerda Munsinger, la maison JCL vient de lancer une nouvelle édition, et si vous voulez vous faire raconter une bonne histoire, allez rencontrer l'ancien de Radio-Canada et de TVA au stand 446. M. Delorme vous expliquera comment ce que plusieurs considèrent comme le plus grand scandale politique de l'histoire du Canada n'était en fait qu'une histoire de fesses savamment montée par les libéraux de Lester B. Pearson. Et que le prédécesseur de Pierre Elliot Trudeau, «intouchable» à cause du prix Nobel de la paix qu'il a remporté en 1957 pour son apport à la résolution de la crise du canal de Suez, souffrait du syndrome Gérald Tremblay: «Savais pas...». Stand 446.

David Desharnais, notre contemporain, est un soldat à sa façon et sa tenue de combat, bleu-blanc-rouge, est reconnue à peu près partout dans l'hémisphère nord. Entouré de jeunes admirateurs, le petit joueur de centre du Canadien était au stand des Éditions Cornac de Michel Brûlé, hier matin, pour dédicacer le livre que Christophe Bélair lui a consacré: David Desharnais dans la cour des grands.

De mémoire, c'est la première fois qu'un joueur du Canadien se prête à une séance de signatures dans un salon du livre un jour de match («Le club du hockey» recevait Saint-Louis hier soir). Nos bras meurtris par les dédicaces vous tendent le flambeau...

Dernière note de «combat»: au Salon, les gens du livre parlent beaucoup du bras de fer entre Blaise Renaud, le jeune patron de la chaîne Renaud-Bray, et Pascal Assathiany, propriétaire de la maison de distribution Dimedia. De l'avis général, cette dispute, qui touche le système d'approvisionnement des librairies, dessert tout le monde. Un observateur averti nous a souligné qu'un homme comme Gérald Larose serait à même de démêler l'écheveau.

Tous les noms sont dans l'annuaire...

À l'agenda

Simple Plan - Le groupe montréalais tient son concert-bénéfice annuel dimanche après-midi, à 15 h, au Théâtre Corona de la rue Notre-Dame Ouest. La totalité des profits va à la Fondation Simple Plan, qui vient en aide aux jeunes qui sont gravement malades ou en difficultés. Avec les dons aux nouveaux organismes qui seront annoncés dimanche midi, la Fondation dépassera le cap du million et demi de dollars en aide.

Jazz plan - La multi-instrumentiste montréalaise Jennifer Bell dirigera l'Orchestre national de jazz de Montréal dans le concert de jeudi prochain à L'Astral, où l'on entendra la Such Sweet Thunder Suite de Duke Ellington (1956) et des pièces du musicien invité, le guitariste Mike Rud, lauréat du Juno 2014 de l'album jazz vocal de l'année, qu'il a réalisé avec la chanteuse Sienna Dahlen: Notes on Montreal.

Plan guitare - En vue de ce concert de mars 2015 qui réunira au festival Montréal/Nouvelles Musiques 100 guitaristes pour souligner le 100e anniversaire de naissance du légendaire Les Paul, le guitariste et compositeur Tim Brady tient des auditions libres dimanche au Centre Pierre-Péladeau. Apporter guitare électrique et fil; les amplis sont fournis.