Dans son livre intitulé Ma vie avec Mozart, Éric-Emmanuel Schmitt s'adresse au compositeur comme à un ami qui lui a appris le sens de la vie. Jeudi soir, devant une salle pleine à Maisonneuve, l'écrivain franco-belge et le comédien Benoît McGinnis, tous deux incarnant le même homme à deux époques de son existence, lisaient de larges extraits du livre assortis de séquences musicales.

M. Schmitt a visiblement entendu beaucoup de Mozart et semble connaître sa vie à fond. De plus, il écrit magnifiquement. Il s'écoute un peu parler, mais il écrit si bien qu'on lui laisse ce plaisir que l'on partage d'ailleurs. M. Schmitt est à la fois un philosophe et un maître de la description, son vocabulaire est riche et précis, il lit son texte avec clarté et M. McGinnis est aussi un excellent lecteur.

 

Jusque-là, aucun problème. Savourer ce texte valait toute la soirée - une longue soirée de deux heures et demie, entracte compris.

Hélas! la partie musicale frisait souvent le désastre. Je n'ai jamais entendu les Musici produire une sonorité aussi anémique et jouer aussi faux. Quant à la chanteuse, une parfaite inconnue venue on ne sait d'où, elle a poussé une petite voix aigre et s'est presque étouffée dans l'air de la Messe K. 427. Vers la fin, elle a eu quelques moments presque écoutables, j'en conviens.

Olivier Laquerre, dont on était sans nouvelles depuis longtemps, a fait entendre une voix qui était presque celle de ses premières années. Le très jeune pianiste chinois Chen Zhengyu a révélé un réel talent et le clarinettiste Mark Simons a joué comme un grand artiste. Comme il n'y avait pas de flûte dans le petit orchestre, la clarinette l'a remplacée dans la séquence sur La Flûte enchantée.

Ma vie avec Mozart Éric-Emmanuel Schmitt et Benoît McGinnis, lecteurs, Pascale Racine, soprano, Olivier Laquerre, baryton, Mark Simons, clarinettiste, Chen Zhengyu, pianiste, I Musici de Montréal, dir. Yuli Turovsky. Jeudi soir, salle Maisonneuve de la Place des Arts. Dans le cadre du festival Montréal en lumière.