Le «phénomène Spotify», et plus largement les services d'écoute de musique en ligne, ont fait beaucoup jaser dans les dernières semaines. Mais ceux qui sont principalement touchés par ces nouvelles plateformes, les artistes, semblent mitigés sur la question.

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Voici les propos de quelques-uns d'entre eux croisés sur le tapis rouge du gala de l'ADISQ:

Stéphanie et Mélanie Boulay (Les soeurs Boulay):

«On n'est pas contre l'évolution de la technologie, on pense vraiment que Spotify et toutes les autres plateformes de streaming, c'est l'avenir. C'est une très bonne façon de consommer la musique. Là où le bât blesse, c'est que la législation ne suit pas l'évolution de la technologie. Ça doit venir de plus haut que les consommateurs. Sur internet, il n'y aurait pas autant de circulation s'il n'y avait pas de musique, ni de films. Internet s'enrichit sur le dos des artistes.»

Pierre Flynn:

«Je suis un petit peu écarté entre ceux qui voient un avenir rose là-dedans puis ceux qui disent que c'est une dévaluation du travail artistique. Mais c'est un changement qui va arriver de toute façon. Alors, je pense qu'il faut se tenir ensemble (en tant qu'artistes).»

Raffy:

«C'est difficile, parce qu'il y a des bons et des mauvais côtés. Les bons, c'est que parfois, tu écoutes de la bonne musique, et là on te propose quelque chose en lien... Mais c'est sûr que les redevances, ce n'est pas comme la vente d'albums. Il va falloir trouver notre place là-dedans. Pour l'instant, on est un peu dans l'entre-deux.»

Coeur de pirate:

«Moi j'écoute beaucoup Spotify pour découvrir des artistes et après ça, une fois que j'aime vraiment ça, j'achète le disque. C'est dommage, parce que le format d'album va prendre le bord. Il va falloir trouver des façons de se réinventer.»

Philippe Brach:

«Moi sincèrement, je suis vraiment »down« avec le streaming. C'est vraiment cool. Les trois quarts des gens qui viennent voir mon show, et qui chantent mes tounes, ils n'ont jamais acheté mon album. Ils ont tout écouté ça sur Spotify. La majeure partie de mon argent pour payer mon loyer, je le fais avec les spectacles. Il y a beaucoup plus de monde pour écouter ce que je fais, contrairement à si j'avais essayé de leur mettre en pleine gorge.»

Ingrid St-Pierre:

«Ce n'est pas mauvais parce que ça peut vraiment propulser un artiste, c'est une belle visibilité, mais je pense qu'il faudrait juste légiférer. Il ne faudrait pas que ce soit un buffet où il n'y a aucune limite. C'est important que si un album, si tu l'écoutes 75 fois par semaine, tu l'achètes.»