«Je pensais que c'était juste des musiciens professionnels qui étaient ici», a lancé Vincent Vallières à Philippe Brach. Olivier Langevin avait sa petite endormie dans les bras. Marie-Pierre Arthur jasait d'immobilier et de vacances en Gaspésie avec Patrice Michaud, qui a sondé Vallières sur les beaux quartiers des environs de Magog. Puis, le mentor Pierre Flynn et le jeune parrain Louis-Jean Cormier sont arrivés. Découvrez les nombreux liens qui les unissent.

Louis-Jean Cormier

«Avec Marie-Pierre, mon lien est presque familial. Ma mère vient de Petite-Vallée. Sa famille vient de Grande-Vallée. Le lien avec Pierre Flynn vient aussi de la Gaspésie. Il connaît bien mes parents. Notre lien s'est solidifié avec les Hommes rapaillés et j'ai travaillé avec lui pendant deux ans sur ses nouvelles tounes. Philippe Brach, je lui ai demandé de faire ma première partie. Après, il m'a demandé de réaliser son dernier disque.» Avec Olivier, le lien est «karkwaien» et de «famille musicale» depuis 1998. «Le guitariste de Patrice Michaud, Simon Pedneault, est aussi mon guitariste de tournée. Il n'est pas rare qu'on se retrouve en fin de soirée au Verre Bouteille.»

Patrice Michaud

Patrice Michaud a confié la réalisation de son album à Andre Papanicolaou, fidèle guitariste de Vincent Vallières, en plus d'avoir recours à son batteur, Simon Blouin. «Un échange de couples, cette histoire-là.» «Marie-Pierre est Gaspésienne comme moi. Je connaissais ses deux grands frères, dont Stéphane, qui est un bon sonorisateur.» Sinon, Patrice Michaud a donné un atelier d'écriture à Philippe Brach au festival Saint-Ambroise. «Pierre Flynn, j'ai eu un atelier avec lui à Petite-Vallée. Pour Louis-Jean, je suis en âge d'avoir écouté Kalembourg avant Karkwa.»

Marie-Pierre Arthur

Elle a récemment connu Philippe Brach en acceptant son «lift» après une conférence de presse. Elle a appris à connaître Patrice Michaud en jouant avec lui au spectacle de la fête nationale. «Louis-Jean, c'est mon âme soeur de voix.» Le chum de Marie-Pierre, François Lafontaine (membre de Karkwa et membre honoraire de Galaxie), est le parrain de la fille d'Olivier Langevin. «Olivier est carrément un membre de la famille, dit Marie-Pierre. Quand je vais au Lac, je dors chez ses parents.» Quant à Pierre Flynn, Marie-Pierre l'a connu comme parrain au festival de Petite-Vallée avant de partager la scène avec lui.

Pierre Flynn

«La première fois que je suis allé à Petite-Vallée, en 1987, j'ai demandé qui étaient les techniciens et c'étaient les deux frères de Marie-Pierre.» Pierre Flynn est ensuite devenu passeur au festival, où il a rencontré et côtoyé Louis-Jean («Il a failli être mon guitariste en 2003, mais Karkwa avait un gros soir au Spectrum»), puis Philippe Brach et Patrice Michaud, des années plus tard : «Tout le monde est passé par là ou presque.» Quant à Vincent Vallières, «j'étais membre du jury quand son groupe Trente Arpents a fait la finale de Cégeps en spectacle. «C'est une petite famille, l'autobus du show-business.»

Olivier Langevin

Il connaît Louis-Jean depuis une quinzaine d'années. «C'est de la famille, tout comme Marie-Pierre. C'est le même sang», dit-il. «Vincent, c'est aussi de la famille. J'ai réalisé ses deux derniers disques. Pierre Flynn, je le connais depuis plus longtemps qu'il me connaît. Ma famille écoutait beaucoup Octobre. On se croise souvent. C'est un chic type, un modèle.» Olivier côtoie aussi Patrice Michaud grâce à des amis communs. Quant à Philippe Brach, «il a travaillé à mon studio cet été avec Louis-Jean et Pierre Fortin de Galaxie».

Vincent Vallières

«Louis-Jean a quitté mon groupe de tournée pour Karkwa dans le temps de l'album Chacun dans son espace. Olivier a tourné avec moi avant de réaliser mes deux albums. Marie-Pierre a chanté avec moi sur la chanson L'amour au coin de la rue. Quant à Pierre Flynn, «en 1995, mon bassiste Manuel Gasse et moi sommes partis de Sherbrooke pour aller voir le spectacle de réunion d'Octobre au Métropolis. Dans l'après-midi, nous sommes allés à MusiquePlus et Octobre donnait une entrevue. On a fini par parler avec Pierre Flynn et Mario Légaré».

Philippe Brach

Le bassiste de Philippe Brach est le cousin de Fred Fortin, frère musical d'Olivier Langevin. Louis-Jean Cormier a réalisé son nouvel album, Portraits de famine. Philippe Brach fait partie de l'Équipe Spectra avec Vincent Vallières et Patrice Michaud. «J'ai fait des premières parties pour Vallières. Je suis devenu le petit criss de la gang.» Patrice lui a donné un atelier d'écriture : «Il m'a fait réaliser que c'était un métier. C'est tough en criss de détester Patrice Michaud.» «Pierre Flynn, je l'ai connu à Petite-Vallée et il m'a donné un atelier crissement pertinent au niveau de l'interprétation et de la composition. Il est facile d'approche, déplace peu d'air et c'est rare dans le milieu.» Pour finir ? «Marie-Pierre Arthur, je lui ai fait un lift l'autre jour !»

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

Animé pour une dixième année par l'humoriste Louis-José Houde, le 37e gala de l'ADISQ sera présenté dimanche soir, à Montréal.

Des idées pour la chanson

Les propriétaires des principales stations commerciales du Québec demandent au CRTC de réduire de 65 % à 35 % les quotas de musique francophone diffusée sur leurs ondes. L'assistance aux spectacles de chanson francophone a chuté de 23 % en 2014 par rapport à l'année précédente et aucun interprète francophone n'a pu se hisser dans le top 25 des spectacles les plus populaires. Nous avons recueilli les observations et des pistes de solution des artistes réunis dans notre studio.

Des théâtres institutionnels trop grands

«Mes tournées vont bien, mais j'ai envie de dire à certains qu'il y a des salles trop grosses pour la population de leur ville. Ce sont de gros projets des années 70. La vibe des gros théâtres donne plus l'impression de s'instruire que de sortir. Et remplir une salle de 800 places, oublie ça ! Il faut plus d'entre-deux comme le Côté-Cour à Jonquière ou le Zaricot à Saint-Hyacinthe. Il y a un réseau de petites salles parfaites pour un concert en duo, mais pas pour de plus gros shows.»  - Marie-Pierre Arthur

Une question de générations

«Il y a une génération qui est arrivée après l'apocalypse. Moi, j'ai commencé alors qu'il ne se vendait pas des tonnes de disques. La consommation musicale avait déjà changé. Les facteurs d'évaluation du travail ont changé. Les ventes de disques ne sont plus les seuls indicateurs [du succès].»  - Patrice Michaud

«Moi, je viens d'un time warp. Quand je travaillais sur mon nouvel album, je ne savais pas à quoi m'attendre côté réception. Je suis assez content d'être rendu à 35 shows sold out. J'aurais aimé que certaines chansons passent aux radios privées, mais on s'est fait dire que la clientèle-cible était jeune. C'est un peu frustrant, car je n'ai pas l'impression de faire de la musique encroûtée.»  - Pierre Flynn

Accrocher les jeunes

«Je vais assez fréquemment dans les écoles. Rien ne me surprend dans la façon de consommer de la musique. Les jeunes n'achètent pas la musique et on ne peut pas leur en vouloir. Après ça, c'est quoi, notre capacité à nous, qui avons refusé de voir ce coup-là arriver, à aller rencontrer ce public-là ? [...] Ce qui me sécurise, c'est de constater que la qualité de la chanson québécoise s'est multipliée. La chanson québécoise a pris des couleurs neuves. Tout cela est positif. À nous d'être inventifs pour qu'elle se rende aux gens.» - Vincent Vallières.

Des crédits d'impôt?

«J'aimerais que les arts de la scène soient déductibles d'impôt pour quiconque. Quand tu achètes un billet de spectacle, tu peux le déduire. On injecte de l'argent à l'envers. Au lieu de subventionner le producteur ou le diffuseur, on subventionne le public. Je pense aussi qu'un diffuseur de spectacles se doit de promouvoir sa programmation.» - Louis-Jean Cormier

Se bâtir un réseau

«Je n'ai jamais eu d'ambition pour la radio, car on a toujours fait notre trail à côté. Nous avons bâti un réseau. Des gens nous suivent depuis 20 ans. Que ce soit avec Galaxie, les albums de Fred [Fortin] ou Gros Mené, on attire la même gang.» Pour Zulu [le plus récent album du groupe], Galaxie va faire plus de 75 spectacles. «Nous faisons beaucoup de petites places. On retourne aux mêmes endroits. C'est du travail à long terme.»  - Olivier Langevin

L'importance des radios

«Je suis le premier étonné d'être entré à la radio. J'ai tout de suite vu un impact sur ma carrière, avec une ouverture sur un plus grand public. Et à la base, les chansons n'ont pas changé. Je n'ai pas fait les choses différemment en pensant au format radio et je n'y penserai pas plus dans l'avenir.» - Patrice Michaud

«Pour les droits d'auteur, ce sont des revenus importants. C'est un chèque qui arrondit vraiment bien les fins de mois. Je vends un peu de tounes à l'unité ; les gens finissent par me connaître sans me connaître. Cela te garde dans le bain.» - Philippe Brach

Les quotas radiophoniques

«Le chiffre du quota ne change pas grand-chose, car il y a trop de liberté d'utilisation. On peut jouer du francophone juste la nuit. Dans leur plan, les radios veulent baisser les quotas, mais aussi mieux le travailler. C'est ce que je ferais, sans nécessairement baisser les quotas.» - Louis-Jean Cormier

«Je me fous des quotas. C'est dans les racines et la culture que ça doit changer. Je ne comprends pas pourquoi on met des quotas. Pourquoi on ne s'aperçoit pas qu'il y a de la bonne muze ici. C'est un problème plus profond que les quotas, même si je ne suis pas d'accord qu'on les enlève.»  - Olivier Langevin