Si, dimanche soir, au Gala de l'ADISQ, Les Cowboys Fringants ont été sacrés groupe de l'année, que Marc Dupré a remporté le Félix du meilleur album pop-rock et le projet de 12 hommes rapaillés, celui de l'auteur-compositeur-interprète, c'est par trois formes différentes de votation: le choix du public, le vote des membres de l'Académie et celui d'un jury spécialisé. D'où les surprises provoquées par l'annonce de certains gagnants.

L'an dernier, les membres de Mes Aïeux étaient presque gênés d'aller chercher le Félix du meilleur groupe. Le chanteur Stéphane Archambault avait déclaré que Karkwa méritait les honneurs.

Malgré le prix Polaris gagné il y a un an, Louis-Jean Cormier et ses complices ont encore vu le Félix du groupe de l'année leur filer entre les doigts.

Pourtant, au lendemain de l'annonce des nominations, le chanteur Jean-François Pauzé avait incité les fans des Cowboys, sur Facebook, à ne pas voter pour eux. Le parolier avait sous-estimé l'impact de sa boutade et la rapidité avec laquelle les réseaux sociaux peuvent créer une mini-tempête médiatique.

Les Cowboys Fringants ont précisé par la suite qu'ils auraient dû avertir leur équipe (La Tribu) de ne pas les inscrire cette année. On ne peut blâmer le groupe ni ses fans d'avoir voté pour lui. Mais on peut se demander si un jury spécialisé aurait fait le même choix. Ce n'était pas l'année des Cowboys.

Il faut savoir qu'il existe trois modes de votation. Des jurys, spécialisés ou élargis, votent dans près de la moitié des 54 catégories, dont celles de l'album alternatif, des spectacles de l'année, de l'artiste s'étant le plus illustré hors Québec et de l'auteur-compositeur-interprète. Leur choix compte pour 75% de la note, et le quart revient aux ventes de l'album et des billets de spectacles.

«Dans certaines catégories moins populaires et accessibles, les membres de l'ADISQ ont demandé de faire appel à des spécialistes», explique Julie Gariépy, directrice des communications et du Gala de l'ADISQ.

Dans les catégories plus «grand public», comme la révélation, le clip, les albums rock, pop-rock ou folk contemporain de l'année, les gagnants sont déterminés par le vote des 800 membres de l'Académie, qui réunit des gens des compagnies membres de l'ADISQ, des jurés et des directeurs musicaux des stations de radio commerciales. Leur vote compte pour 60% de la note et les ventes d'albums, pour 40%.

Enfin, le public choisit l'interprète féminine, l'interprète masculin, le groupe et la chanson populaire de l'année, en votant sur internet et dans les quotidiens du groupe Gesca (dont La Presse).

«C'est un amalgame logique de toutes les écoles de pensée», résume Julie Gariépy.

EN RAFALE

> Le spectacle de Theophilus London prévu ce soir à L'Astral est annulé.

> The Kills repassera par Montréal le 5 février et Prince par le Centre Bell le 2 décembre.

SUGGESTION DE LA SEMAINE

Jimmy Fallon et Justin Timberlake ont refait un troisième numéro de leur History of Rap, sur les ondes du Late Night Show. Encore une fois, c'était hilarant de les voir danser et chanter au son des Gangsta's Paradise, Baby Got Back, Sabotage et Ms. Jackson, pour ne nommer que ces tubes rap. À voir sur le site www.nbc.com

SORTIES DE LA SEMAINE

> Ceremonials, Florence and the Machine

> Les grands espaces, Isabelle Boulay

> Une étoile m'a dit, Chloé Sainte-Marie

> Lulu, Lou Reed et Metallica

> Martine fait son cinéma, Martine St-Clair