Éric Goulet n'a plus besoin de l'épithète cowboy pour montrer qu'il sait composer, jouer et chanter 100 pour cent country. Le rocker des Chiens a donné un fort joyeux spectacle aux Francofolies, lui le mutant électrisant, mélange de Willie Lamothe et de Richard Desjardins.

Des promesses d'évasion, de l'amour toujours, des riffs enlevés, et Rick Haworth au pedal steel. Un peu plus et on serait attendu à voir Michel Rivard monter sur la scène du Pub Rickard. Mais non, le polyvalent Goulet couvrait tous les angles.

À cheval entre les volumes un et deux de ses enregistrements country, il a étalé ses malheurs, ses regrets et ses détresses avec un entrain certain et son humour décalé. Comme si le spleen qu'il traîne depuis toujours, de ses tous début à Monsieur Mono, avait trouvé un parfait écrin de foin tressé serré. 

Bien en selle avec ces excellents musiciens, dont une violoniste au beau talent, Ariane Ouellet, le guitariste a revisité avec bonheur les chansons qu'il a écrites pour Vincent Vallières et Renée Martel, d'autres des Chiens et même de Possession Simple, les précédentes vies de ce cavalier hors pair, sans parler d'un medley des abonnés du Ranch à Willy.

Ça tapait du pied et ça chauffait sous la tente où se tenait autrefois l'ancien Spectrum. Et Éric blaguait. Et Éric souriait. Ça fait plus de 25 ans qu'Éric Goulet nous dit qu'il va partir au loin pour de bon, mais on le retiendra toujours. Rock, country, folk, ce satané auteur-compositeur-interprète attrape avec style tous les genres au bout de son lasso.

Dans le trou de sa guitare et dans le fond de son chapeau, Éric Goulet a toujours été un cowboy.