Sur papier, puis sur le terrain, le 9e festival Pop Montréal n'avait ni l'envergure, ni les concerts immanquables des trois précédentes. Cela n'en fait pas une mauvaise année, loin s'en faut: il en va de ce genre de banquet musical (comme au FIJM) qu'on finit toujours par y dénicher de bons moments de musique, et avec plus de 600 artistes et/ou groupes, il faut être de mauvaise foi pour ne pas y faire d'agréables découvertes.

Reste que Pop Montréal est encore plus que la musique: c'est l'ambiance, ce sont les lieux qu'on investit, ce sont les rues de la ville qui grouillent jusqu'aux petites heures du matin. C'est un dernier sursaut d'été dans la grisaille d'automne, une envie d'être ailleurs et partout et de partager avec les confrères et amis nos trajectoires pop différentes. Le 9e festival n'avait pas l'envergure des précédentes, mais la rigueur de sa programmation, sa vocation d'explorateur de la pop, assurent à l'événement sa pertinence et sa place parmi les meilleurs (LE meilleur?) événements musicaux de la ville.

Coup de coeur

Van Dyke Parks, Fédération Ukrainienne, vendredi soir/ Villagers, Casa del Popolo, jeudi soir.

Deux coups de coeur, parce que leurs univers respectifs concordent. Parks et O'Brien (Villagers) sont des orfèvres de la chanson anglophone, le premier un érudit de la tradition américaine, le second personnalise avec émotion le folk. Fameux.

Coup de chance (découverte)

Zola Jesus, Wilfrid-Pelletier, vendredi soir.

Fever Ray avait vu juste en invitant la jeune chanteuse en tournée. Plus encore que sur disque, Zola Jesus s'avère une interprète de talent, qui magnétise l'auditoire de sa forte présence scénique et de sa voix qui commande l'attention. À revoir.

Coup de pied

Marnie Stern, au Cabaret JPR, samedi soir.

L'art de dégonfler sa balloune: un concert de 45 minutes, même pas un rappel. Des chansons envoyées à la va-vite, chantées d'une voix approximative. Et son jeu de guitare? A-t-elle d'autres trucs dans son sac que le fingertapping?