C'est de mercredi à dimanche qu'aura lieu la 9e édition de Pop Montréal. Plus de 350 artistes seront en ville pour le festival de rock indépendant, qui a aussi des volets mode, cinéma et d'arts visuels. C'est l'événement idéal pour faire le plein de musique et de découvertes un peu partout autour du centre-ville, dans des lieux mythiques et insoupçonnés de Montréal. En guise d'apéro à notre couverture du festival, voici nos suggestions de spectacles et celles du directeur artistique Dan Seligman, de même qu'une entrevue avec Murray Lightburn du groupe montréalais The Dears, qui sera en résidence à l'église portugaise Santa Cruz.

The Dears a traversé plusieurs tempêtes au fil du temps en voyant des membres de son groupe partir et revenir, mais le groupe se prépare à lancer son cinquième album avant la fin de l'année, dont il interprétera l'intégrale à Pop Montréal, à l'occasion de trois spectacles uniques donnés à l'église portugaise Santa Cruz. Entrevue avec un résistant, le leader du groupe, Murray Lightburn.

«Tu es connu et tu me l'as jamais dit?» lui lance la propriétaire de la pâtisserie Afroditi, située dans Parc-Extension. «Lui et son épouse viennent ici presque tous les jours avec leur petite fille», nous explique la femme.

Lui, c'est Murray Lightburn; elle, Natalia Yanchak. Ils sont un couple, mais ils sont aussi le noyau du groupe The Dears, ambassadeur de l'indie-rock montréalais depuis presque 10 ans avec son rock tourmenté.

Après quatre albums et un cinquième à paraître à la fin de l'année, The Dears a vécu les soubresauts de la forte rotation de ses membres, dont Martin Pelland et Valérie Jodoin-Keaton, qui ont quitté le groupe pour fonder le collectif For Those About To Love.

«La période la plus tumultueuse du groupe a été entre Gang of Losers et Missiles», indique Murray Ligthburn.

Mais le leader de The Dears annonce le début «d'une période fantastique» pour son groupe qui a presque frôlé la mort. «Nous avons pesé sur reset, dit-il. Nous avons aujourd'hui une dream f****** team.»

Roberto Arquilla, le bassiste du tout premier album (End of a Hollywood Bedtime Story) est de retour, de même que le guitariste Patrick Krief et le multi-instrumentiste Rob Benvie, qui a amené avec lui le batteur Jeff Luciani. Cette fois-ci, ce band semble le bon.

Murray Lightburn a la réputation d'être un grand perfectionniste qui n'aime pas les compromis. Mais pour le nouvel album de The Dears, le musicien a pour la première fois préféré avoir l'avis d'un réalisateur. Celui d'un grand pro: Tony Hoffer, qui a travaillé avec des groupes comme Depeche Mode, Beck et Belle&Sebastian.

En mai dernier, The Dears s'est rendu à Mexico pour tester ses chansons live avant d'entrer en studio pour l'enregistrement. Très révélatrice, cette démarche «qui sera répétée dans le futur» a permis au groupe de «trouver les bons effets, et le bon son» explique Lightburn. Si bien qu'il n'a fallu que 16 jours de studio pour boucler le tout.

«Nous avons travaillé avec des gens qui usent du plus haut niveau de professionnalisme, indique Murray Lightburn, connu pour son manque de lâcher prise. Ce fut l'album dont le processus a été le plus facile. Tellement que je me suis demandé si nous en avions fait assez.»

«Ce n'était pas laborieux. Tous les membres ont collaboré, donc tous étaient au sommet de leur art», poursuit celui qui a déjà reproché à des ex-membres de The Dears de ne pas se consacrer suffisamment au groupe.

The Dears a tellement aimé l'expérience de Mexico qu'il a décidé d'entreprendre des «résidences» dans trois villes, à Montréal, Toronto et New York.

Dans le cadre de Pop Montréal, le groupe se produira trois soirs à l'Église portugaise Santa Cruz. Il interprétera, dans l'ordre, les 14 chansons du disque qui paraîtra à la fin de l'année chez Pheromone Recordings, l'étiquette de Kim Cooke, et chez Dangerbird à l'international.

Sur le site Web du groupe, Murray Lightburn affirme que c'est le meilleur matériel que The Dears n'a jamais produit. «Je suis tellement confiant que j'ai beaucoup d'attentes», confie le chanteur, qui annonce un album plus concis et plus direct qui ne joue pas safe. «C'est le meilleur de The Dears: un greatest hits avec juste des nouvelles chansons.»

Le jour de notre entrevue, mardi dernier, Lightburn était un homme heureux. Il venait d'apprendre que l'un des spectacles à Toronto affichait complet. Le père de famille - qui nous a montré une photo de sa fille de 5 ans sur son BlackBerry - nous a paru loin de l'homme réputé pour être un «despote» ténébreux.

«Pop Montréal a neuf ans et ma fille vient de commencer la maternelle. Le temps passe tellement vite!» a-t-il lancé.

Mais les années passent et The Dears résiste.

The Dears, en spectacle de mercredi à vendredi à l'église portugaise Santa Cruz, située à l'intersection des rues Rachel et Saint-Urbain.