Ayant tous travaillé leurs sketchs sur le thème de la fin du monde, les humoristes du gala Juste pour rire de Laurent Paquin ont présenté, dimanche soir au Théâtre Saint-Denis, un bon show où bien des personnalités et des institutions «ont été passées au bat».

«La fin du monde, c'est comme la fin de Virginie, on nous la promet tout le temps mais elle n'arrive jamais!» a lancé Laurent Paquin au début du show, brisant la glace aussitôt.

Mais sa blague qui a fait le plus mouche auprès du public, en première partie, était son message qu'il a dit envoyer au cardinal de Québec, Marc Ouellet: «Avant de contrôler l'utérus des femmes, l'Église devrait plutôt contrôler la bizoune de ses prêtres!» L'humoriste Philipe Laprise a poursuivi sur le thème de la fin du monde: «On n'est vraiment pas prêt pour ça: l'hiver dernier, tout ce qu'on a trouvé pour lutter contre la H1N1, c'est de s'atchoumer dans le coude!» Dans le même registre, Guy Nantel a frappé fort contre les environnementalistes, contre Monsanto «qui a changé la forme des tomates» et le chanteur Bono «qui vient en jet privé nous dire qu'on pollue trop».

«On ne la fera pas la réforme environnementale car les politiciens couchent avec les pétrolières», a-t-il encore lancé, encourageant les électeurs-spectateurs de ne voter ni vert ni rouge ni conservateur: «Ne votez pas, ça fera un petit bout de papier de sauvé!» Puis, Stéphane Fallu a également tiré sur tout ce qui bouge, y compris les humoristes... par exemple Guy Nantel: «Y dénonce toute mais il pourrait dénoncer aussi ses parents de l'avoir fait laid de même!» S'en prenant à Jean-François Mercier, ce dernier est monté sur scène et lui a promis 722 coups de bat de baseball dans les coulisses. Du coup, Fallu s'est enfui en sautant dans la salle...

Étienne Langevin a connu ensuite un beau succès avec sa description de la vie quotidienne en 1204. La partie de pêche de Michel Petit, Jean-François Mercier et Alex Perron a été l'occasion d'égratigner encore une fois le cardinal Ouellet mais aussi Jean Charest.

Déguisés en super héros partant sauver la planète, les Denis Drolet ont imité Vanilla Ice et ont ensuite dansé ensemble sur Ce soir, l'amour est dans tes yeux, de Martine Saint-Clair.

Marc Dupré et Véronic Dicaire ont mélangé avec brio humour et imitations. Après un beau duo Tina Turner-Bryan Adams sur It's only love, ils ont imité Céline et René, puis Marc Dupré, en Éric Lapointe, a chanté avec «Céline», L'amour existe encore.

Mais leurs meilleures performances étaient leur imitation de Jean-Pierre Ferland et Ginette Reno, et surtout de Gerry Boulet chantant avec Edith Piaf L'hymne à l'amour.

Des frissons ont provoqué une ovation debout, la première de la soirée. Seule ma voisine de droite ne s'est pas levée: «elle doit être sourde!», a dit mon voisin de gauche.

Après l'entracte, Korine Côté s'est moquée finement des quiz et conseils beauté des magazines féminins. Les Grandes Gueules ont ensuite joué, à l'invitation de Mario Tessier, un couple de gays, mais José Gaudet jouait celui qui n'est pas très chaud à l'idée. Une bonne performance théâtrale.

Mêlant humour et message social, Pierre Hébert a ensuite amusé la salle avec son rôle de jeune qui prend de la drogue dans un party.

Humoriste de la relève, François Bellefeuille a présenté un numéro quelque peu hystérique, en criant du début à la fin. Il a beau parler de mulots, de perruches, de faucon et de lézard, ce doit être épuisant pour cet ex-vétérinaire de 34 ans. Le public a bien apprécié: demi-ovation.

Luc Guérin et Diane Lavallée ont ensuite fait leur Gilles et Denise avec une cascade de blagues bien senties. Patrick Groulx a ensuite interprété, avec la résonance d'une nef d'église, son curé Poirier flyé: «c'est quoi la fin du monde? C'est le pire moment pour gagner un gros lot de 1000 piasses par semaine à vie! » Écorchant Vincent Lacroix, Groulx a eu droit à la troisième ovation de la soirée.

Yves Pelletier est ensuite arrivé sur scène en Dieu fumant un havane pour une discussion animée avec Laurent Paquin, qu'il appellait «sympathique grassouillet», sur le paradis et l'annulation de la fin du monde.

Le show s'est achevé sur une chanson de Laurent Paquin sur la fin du monde «tel qu'on le connaît» sans escrocs, sans maladies...et avec beaucoup d'humour.