Il n'était pas si secret que ça, le concert de Simple Plan lundi soir au Théâtre National, puisque le groupe lui-même avait, heu, «secrètement» annoncé l'événement vendredi dernier pour vendre des billets. Mais le quintette pop-punk y a présenté en primeur les nouvelles chansons de Get Your Heart On! , quatrième album studio devant sortir le 21 juin.

Le retour de Simple Plan? Oui et non. Le groupe n'était évidemment pas tout à fait disparu des écrans radars (au Québec, en tout cas) depuis son dernier concert de la tournée de l'album éponyme (2008), présenté à La Tulipe il y a presque trois ans. Entre les performances sur scène ou les activités pour promouvoir sa fondation, les punks de l'Ouest-de-l'Île ont néanmoins retraité pour bosser sur ce nouveau disque dont deux extraits, deux collaborations, ont déjà été dévoilés: Can't Keep My Hands Off You, avec Rivers Cuomo de Weezer, et Jet Lag, avec Natasha Bedingfield (pour les fans du monde) et Marie-Mai (pour le marché québécois).

Lundi soir, tout l'album a été déballé, les succès du groupe étant réservés au rappel. Pierre Bouvier a insisté sur la nature unique du concert... employant un ton plutôt paternaliste pour demander à ses fans de ranger les caméras et de ne pas dévoiler les nouvelles chansons sur YouTube.

À la première écoute, on a tendance à reconnaître un album bipolaire. Partagé entre les ritournelles bubblegum punk qui ne décoiffent pas trop et plaisent aux adolescentes, en surnombre dans le National lundi, et d'autres titres nettement plus musclés du Simple Plan des grands soirs, celui des deux premiers albums.

S'abreuvant aux racines du genre qu'il préconisait, le groupe a mordu dans Loser of the Year, petit brûlot typiquement Simple Plan et une dégaine façon Ramones. Freaking Me Out ne manquait pas de punch non plus, alors que Last One Standing s'annonce être la meilleure du disque, la plus musclée surtout, avec une couleur métal dans les guitares.

C'est lorsque Simple Plan s'éloigne trop du son punk californien qu'il s'égare. Entre la séquence rythmique hip-hop-dance de la mièvre Anywhere Else But Here ou la power ballad d'ado This Song Saved my Life, le groupe réussit malgré tout à pondre une jolie chanson pop, l'accrocheuse Summer Paradise, parfait single de fin d'été.

Simple Plan a invité Marie-Mai à chanter la dynamique Jet Lag, trois jours après que le groupe eut fait un passage-surprise au Centre Bell pour la dernière du concert de l'ex-académicienne.