Avec Legend of the Seeker, Sam Raimi en mode «producteur» retourne dans les eaux qu'il a explorées avec succès dans les années 90 grâce aux séries Xena: Princess Warrior et Hercules: The Legendary Journey.

Si elle manque de l'humour - parfois involontaire - qui émanait de ces deux dernières, l'adaptation des romans de Terry Goodkind profite par contre de la formidable avancée qui s'est faite dans les effets spéciaux, met de l'avant des combats chorégraphiés manière 300 et se déploie visuellement de façon somptueuse, car elle a été tournée dans la Nouvelle-Zélande de The Lord of the Rings.

 

La première saison (22 épisodes, en anglais avec sous-titres français) ne dépaysera pas - ni ne surprendra - les amateurs d'heroic fantasy: on y croise un jeune bûcheron (l'Australien Craig Horner, qui arrache sa chemise à la moindre occasion, histoire d'exhiber sa tablette de chocolat) qui n'est bien sûr pas... un jeune bûcheron. Il a été adopté par d'humbles paysans mais vient en fait d'un autre «pays», de l'autre côté d'une frontière tissée par des forces magiques, et a pour mission de sauver-le-monde-rien-que-ça.

Pour l'aider, un vieux fou qui est en fait un puissant magicien qui veille sur lui depuis toujours; et une «sorcière» dont le simple regard vous transforme le plus viril des soldats en esclave énamouré. Le trio traversera la frontière magique, histoire d'affronter les forces de Darken Rahl, tyran qui veut mettre l'univers à sa main.

On le voit bien, pas de surprise dans cette trame. Là où Legend of the Seeker étonne, c'est dans sa noirceur. Certaines situations sont troublantes et loin de tout «bon-enfantisme»; et quelques personnages, comme les sculpturales Mord-Sith moulées de cuir façon dominatrices et armées d'un gourdin magique, sont trop ambigus pour être pris au seul premier degré.

Bref, il y a là un peu plus que ce qui saute au premier coup d'oeil. Mais pour s'en rendre compte, il faut prendre le temps. Accepter les lieux communs, le jeu fort moyen des interprètes et le je-me-prends-très-au-sérieux qui accompagne l'absence d'humour. Et il est aussi préférable d'avoir un penchant pour ces univers où évoluent des héros sans peur et sans reproche affrontant des hordes de guerriers d'une maladresse sidérante. Si c'est le cas, il ne faut pas lever le nez sur cette énième quête du genre.

LEGEND OF THE SEEKER 1

CRÉÉE PAR SAM RAIMI ET TERRY GOODKIND. AVEC CRAIG HORNER, BRIDGET REGAN, BRUCE SPENCE, CRAIG PARKER.

Cote: ***