Pour offrir au public une expérience plus agréable, le Jardin botanique de Montréal limitera le nombre de visiteurs pour son événement Jardins de lumière. Une tendance populaire dans les grandes villes du monde, mais encore peu fréquente au Québec.

L'événement Jardins de lumière (connu auparavant sous le nom La magie des lanternes) attire chaque année de plus en plus de visiteurs. L'an dernier, 325 000 personnes ont admiré les trois jardins illuminés, soit le Jardin de Chine, le Jardin des Premières Nations et le Jardin japonais.

« Les soirs les plus achalandés [où ils ont accueilli plus de 6000 personnes], on trouvait que l'expérience de visite n'était pas au rendez-vous. Les gens devaient attendre longtemps avant d'accéder au site et on trouvait que leur visite ne leur permettait pas de prendre leur temps et de bien regarder », explique Martine Bernier, chef de division au Jardin botanique.

Pour offrir une meilleure expérience aux visiteurs, Espace pour la vie a décidé de vendre les billets sur réservation d'une heure fixe de visite. Une manière de limiter le nombre de personnes sur le site.

« Sur les sites touristiques importants dans le monde, on voit de plus en plus cette tendance des entrées à l'heure. Et puisque nous voyons que la clientèle touristique augmente à Montréal, nous sommes peut-être rendus à réagir comme ces sites très fréquentés. »

- Martine Bernier, chef de division au Jardin botanique

Ils se sont entre autres inspirés des Jardins de Longwood, à Philadelphie, qui utilisent ce système de vente depuis quelques années.

« Nous avons vraiment écouté ce qu'ils avaient à dire sur les enjeux qu'ils ont vécus lorsqu'ils ont créé leurs billets à l'heure. Ça nous a aidés à voir les difficultés qu'on aurait à affronter. Parce que les Montréalais venaient voir les Jardins de lumière au moment où ils le souhaitaient, et il faut changer cette façon de faire qui était bien ancrée », dit Martine Bernier.

Elle est bien consciente que ce nouveau fonctionnement fera peut-être des mécontents, entre autres chez les visiteurs qui aimaient s'y rendre à l'improviste.

« Peut-être que ce sera moins spontané comme visite, mais l'expérience de la visite sera bien meilleure », affirme-t-elle.

L'EXEMPLE DU MBAM

De nombreux musées dans le monde ont aussi embrassé cette tendance de vendre des billets à créneaux horaires fixes. Certains d'entre eux, dont le populaire musée Yayoi Kusama à Tokyo, limitent même le temps de visite à 90 minutes. Ce qui n'est pas le cas au Jardin botanique, où les visiteurs peuvent y rester le nombre d'heures qu'ils le souhaitent.

Au Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM), Pascale Chassé explique qu'ils ont déjà tenté l'expérience, en 2015, de vendre des billets à heure fixe pour l'exposition Métamorphoses. Dans le secret de l'atelier de Rodin.

« On l'a essayé, et ça ne nous a pas servi », affirme Pascale Chassé, directrice des communications du MBAM.

« Nous l'avions fait de bonne foi, pour permettre aux visiteurs de choisir leur heure de visite et d'avoir une meilleure expérience de visite, mais le fait est que ça a fait peur aux gens. »

- Pascale Chassé, directrice des communications du MBAM

Elle ajoute : « En Europe, tu vois ça beaucoup de planifier ta visite avec la date et l'heure. Mais ici, ce n'est pas dans nos habitudes. Certains touristes vont le faire, mais le public en général n'est pas habitué à ça. »

Le musée préfère entre autres prolonger ses heures d'ouverture lorsque les expositions temporaires sont très populaires.

La 7e édition de Jardins de lumière se tiendra du 7 septembre au 31 octobre au Jardin botanique de Montréal.

Photo Martin Chamberland, Archives La Presse

L'événement Jardins de lumière (connu auparavant sous le nom La magie des lanternes) attire de plus en plus de visiteurs chaque année.