Pendant plus d'un mois, Hirohiko Araki, dessinateur de manga connu pour sa gigantesque saga Jojo, sera exposé au Centre national des arts de Tokyo, une première depuis la rétrospective dédiée à feu le père du manga, Osamu Tezuka, en 1990.

Cela fait trois décennies maintenant qu'Araki, 58 ans, déroule «la bizarre aventure de Jojo» (Jojo's Bizarre Adventure), une fascinante lignée de personnages qui traverse les siècles. L'épopée historique, planétaire et interminable s'étend sur des dizaines et dizaines de volumes avec un cumul de ventes de plus de 90 millions d'exemplaires au Japon.

«Les planches originales sont vraiment différentes de celles imprimées et je suis content de les montrer, notamment aux jeunes en espérant que ce qui y est exprimé soit instructif, les inspire pour l'avenir», a déclaré M. Araki.

Ce dernier, dont plusieurs dessins ont été exposés au Louvre en 2003, est, avec Jiro Taniguchi (décédé l'an passé) ou Taiyo Matsumoto, un des mangakas japonais à avoir contribué à la collection de bandes dessinées créée par le musée parisien, aux côtés des non moins illustres dessinateurs occidentaux Enki Bilal, David Prudhomme, Eric Liberge, Nicolas de Crecy ou Florent Chavouet.

L'exposition entièrement consacrée à Araki du 24 août au 1er octobre regroupe outre des pages originales, 12 planches géantes, créées spécialement, des tableaux, des illustrations inédites, à commencer par celle de l'affiche de l'événement, en deux versions, une pour Tokyo, et une pour Osaka où ira l'exposition en novembre.

«Le manga d'Araki dépasse le "médiamix" habituel (manga, animation, jeux, films avec le même héros) pour déborder vers l'art contemporain et le présenter ici est une occasion d'élargir encore le rayonnement du manga», a expliqué Takako Masumi, une responsable du Centre national d'art.

Ce musée est un haut lieu artistique de Tokyo où ont récemment été présentées des expositions du sculpteur Alberto Giacometti ou une rétrospective des oeuvres de l'architecte Tadao Ando.