Après son passage à Loft Story, Elisabetta Fantone a fait un virage à 180 degrés. Les Kardashian, Céline Dion et feu Muhammad Ali ont reçu une toile de cette artiste peintre. Une marque de montres de luxe a récemment fait appel à ses services pour qu'elle conçoive un de ses modèles. Jusqu'à mardi, il est possible de voir l'ancienne Montréalaise peindre en direct au Château Frontenac.

Quelques années après son passage comme candidate à la téléréalité Loft Story, Elisabetta Fantone s'est rendue à l'évidence : elle n'arrivait pas à faire carrière au Québec.

«J'avais beaucoup de projets et d'idées, comme une série télé, mais on me disait toujours non. Peut-être qu'on ne voulait pas m'ouvrir de portes parce que j'avais participé à une téléréalité», dit l'actrice et peintre.

Son mari Patrice Cohen, auteur et homme d'affaires, a réussi à la convaincre de déménager à Miami: «J'avais peur! Parce que même si ça ne débloquait pas ici, j'avais acquis une petite notoriété et j'espérais qu'une porte finisse par s'ouvrir. Mais mon mari m'a fait comprendre que ça n'arriverait jamais et que je devais repartir à zéro», confie l'ancien mannequin.

La vie à Miami

À Miami, elle décroche de temps à autre des contrats comme actrice, entre autres dans les séries télé Blue Mountain State et The Glades et dans le film de Tim Burton Big Eyes. Mais le plus clair de son temps, elle peint des portraits de personnalités connues dans un style qu'elle qualifie de «pop art moderne».

«À Miami, mon premier vernissage s'est fait dans un salon de coiffure ! J'avoue que j'étais déprimée, parce que je me disais que j'avais reculé dans mon parcours au lieu d'avancer. Mais finalement, les choses ont débloqué pour moi.»

Après que des membres du clan Kardashian lui eurent demandé de faire un portrait d'eux, la mère d'une petite fille de 11 mois a commencé à recevoir de plus en plus d'offres et de contrats. Elle a notamment été invitée à peindre deux murales dans le populaire quartier de Wynwood à Miami.

L'artiste a aussi fait un portrait de Céline Dion, à la demande des musiciens de la chanteuse québécoise. Même chose pour Muhammad Ali, qui a reçu en cadeau d'un de ses proches un portrait de lui-même.

«C'est très populaire, des artistes qui peignent des visages de personnalités connues. Sauf que les gens me disent que mon style est différent... Il y en a d'autres qui me disent que je fais de la peinture à numéros, mais je me fous des commentaires négatifs: mes toiles se vendent», dit celle qui aime beaucoup le travail de Corno et d'Andy Warhol.

La dernière toile d'Elisabetta Fantone s'est vendue 16 000 $: «Je prends des formats moyens pour que ça demeure abordable», dit-elle.

Jusqu'à demain, elle peint en direct à la galerie d'art du Château Frontenac, où une dizaine de ses toiles sont exposées, dont des portraits de David Bowie, Marilyn Monroe, Amy Winehouse et Salvador Dali.

Il est aussi possible d'acheter la montre Bubble, à l'effigie de Mona Lisa, qu'elle a conçue pour l'horloger suisse Corum. Elle se vend environ 6500 $.

«Cette montre est une des choses dont je suis le plus fière. Ils ont vu mon travail à Wynwood et ils m'ont demandé de collaborer avec eux», dit la Québécoise.

À la fin de l'entretien, elle avance: «On vit dans une culture très pop, les gens tripent sur les célébrités. Donc en ce moment, ça va bien pour moi. Dans 10 ans, ce sera peut-être autre chose. Et je peindrai alors autre chose. Il faut s'adapter.»

Image fournie par l'artiste

La montre Bubble