La galerie Parisian Laundry présente la nouvelle exposition du trio de Québec BGL, Ma société des tests. Après avoir représenté le Canada à Venise en 2015, c'est un retour aux sources pour Jasmin Bilodeau, Sébastien Giguère et Nicolas Laverdière.

Le trio BGL revient de loin. De 2015, en fait, l'année de ses trois grands projets simultanés: Montréal, Toronto et Venise. Une année qui a mis les trois amis à rude épreuve.

Leur exposition solo actuelle à la Parisian Laundry, Ma société des tests, leur permet de retrouver leur goût du jeu en plus petits formats. De refaire des tests, d'expérimenter, de chercher.

Dans le film que vient de leur consacrer Benjamin Hogue, BGL de fantaisie, on entend Sébastien Giguère dire, à propos de Venise, qu'il souhaitait retourner travailler dans l'ombre, loin des projecteurs des médias. Avec une nouvelle expo et la sortie du documentaire, ce pourrait être difficile.

«C'est dur, Venise. Il y avait beaucoup de sollicitations. Artiste visuel, ça reste un métier de l'ombre et ça nous sied bien. Un événement comme ça éloigne du vrai travail», soutient le G de BGL.

Le bois omniprésent

Alors ils sont retournés dans le boulot... et dans le bouleau. Le bois, comme matériau, est en effet omniprésent au long de ce nouveau parcours d'une quarantaine de nouvelles oeuvres! Le bois comme cadre, comme meuble, comme bras et jambes de personnages.

Pour se remettre au travail, il «était essentiel de se trouver un nouvel atelier», souligne Nicolas Laverdière. Toujours à Québec, ils ont trouvé plus grand, plus éclairé: une ancienne boulangerie. C'est là qu'ils sont retournés aux sources de leur complicité: ludiques, ironiques, inventifs. Ma société des tests ne déteste pas du tout amalgamer, rabouter, créer. S'amuser, quoi.

«D'autant plus qu'on est trois», poursuit-il.

«Si on ne s'amusait pas ensemble, ça se terminerait. C'est fondateur pour nous. Quand l'esprit du jeu ne sera plus dans notre travail, ce sera notre mort.»

On sent leur besoin de retrouver l'organique matière et les objets familiers utilisés à d'autres fins en vertu de leur forme ou de leur style. BGL recycle avec un humour assaisonné de commentaire sociopolitique.

«On a toujours été politiques, estime Sébastien Giguère. À Venise, on faisait un pied de nez au marché de l'art avec de l'argent qui dégringolait dans le pavillon où on exposait.»

Bricolage

On ne trouvera pas d'installation monumentale à la Parisian Laundry cette fois, mais, par exemple, une grande étagère de style IKEA supportant une quinzaine d'objets étranges dont il faut se rapprocher pour apprécier les fins et drolatiques détails.

«On a bricolé beaucoup pour cette nouvelle expo», avoue le L de BGL.

«En galerie commerciale, on aime la possibilité d'entrer chez les gens, avoir de plus petites oeuvres que les gens peuvent acheter», ajoute Sébastien Giguère.

«En fait, on fait du collage, note Jasmin Bilodeau. Collage d'idées, d'objets, de contenants.»

Peu importe ce que dira la sérieuse société de ce jeu non prétentieux d'un trio «vedette», on ne déteste point. C'est drôle même, on aime déjà.

L'exposition Ma société des tests de BGL est présentée à la galerie Parisian Laundry jusqu'au 1er juillet. Le film BGL de fantaisie prend l'affiche vendredi prochain.

Photo Doyon-Rivest, fournie par BGL

Sébastien Giguère, Jasmin Bilodeau et Nicolas Laverdière. Le trio d'artistes fait l'objet d'un documentaire réalisé par Benjamin Hogue: BGL de fantaisie.