La 9e Biennale de Montréal  est ouverte! Concoctée sous l'autorité du commissaire européen Philippe Pirotte, elle est de son temps. Plus pessimiste qu'insouciante mais passablement hédoniste, elle propose les expressions artistiques de 54 virtuoses des arts actuels, en provenance de 23 pays. Découvrez-en quelques-uns.

Luis Jacob

C'est une immense sculpture en résine, Sphinx, de l'artiste conceptuel torontois d'origine péruvienne Luis Jacob qui accueille les visiteurs de la Biennale au Musée d'art contemporain. La statue d'un jeune athlète à l'allure antique - qui semble cadrer une photo avec ses mains - pose plus de questions qu'elle ne fournit de réponses. Comme un sphinx... Luis Jacob présentera aussi, à partir de vendredi et jusqu'au 10 décembre à la galerie de l'UQAM, une banque d'images et une impression sérigraphique pour lesquelles le visiteur a un rôle à jouer...

Shannon Bool

Née en Colombie-Britannique en 1972, Shannon Bool vit à Berlin. Elle présente à la Biennale de Montréal une sculpture, des photogrammes et deux tapisseries qui représentent un symbole du début de l'ère moderniste. La plus grande des deux tapisseries est tirée d'une photo du «Pavillon de l'Élégance» de l'Exposition internationale de Paris de 1925, où la Siegel & Stockman Company avait présenté ses premiers mannequins modernistes. Des oeuvres digitales tissées à découvrir au Musée d'art contemporain de Montréal.

Brian Jungen

Brian Jungen était fort surpris, hier, de revoir ses vieux dessins à l'encre et aquarelles sur papier exposés au Musée d'art contemporain de Montréal. Cela faisait longtemps que le célèbre artiste autochtone canadien n'avait pas vu ces oeuvres de jeunesse qui appartiennent aujourd'hui à l'Université de la Colombie-Britannique. Une des oeuvres représente un Amérindien au bord du lac Moraine, en Alberta, en train de «faire un mauvais parti» à un policier de la GRC. Un dessin qui, dans sa forme, évoque un timbre-poste mais rappelle aussi un thème cher au peintre torontois d'origine crie Kent Monkman.

Jacob Wren

Codirecteur artistique de PME-ART, Jacob Wren est un écrivain et performeur d'origine torontoise qui a écrit beaucoup de chansons de 1985 à 2004. Projet sur la mémoire, la culture pop et l'internet, Toutes les chansons que j'ai composées sera présenté en version karaoké le 4 novembre, à 21 h, au Musée d'art contemporain, et en version solo le 7 novembre à 18 h à La Chapelle. Après le spectacle, si vous voulez interpréter une chanson de Jacob Wren, votre performance pourra se retrouver sur son site.

Sylvie Lachance

Elle est la directrice et coordonnatrice artistique du projet Toutes les chansons que j'ai composées de Jacob Wren, qui va également être présenté sous la forme de cinq soirées avec cinq groupes montréalais et pas des moindres : Jef Elise Barbara, Mozart's Sister, Elena Stoodley, The Besnard Lakes et Catherine Valéry. Chaque groupe interprétera une chanson de Jacob Wren puis ce dernier demandera aux musiciens du groupe quelle expérience ils en ont tiré. Rendez-vous les 9, 10 et 11 novembre, à 20 h, à La Chapelle.

Michael Blum

La Biennale de Montréal diffuse au Musée d'art contemporain les trois vidéos de l'oeuvre de Michael Blum intitulée The PolEc Trilogy. Il s'agit d'une «enquête bouffonne sur l'économie politique des 20 dernières années». Tournée en 1998, Wandering Marxward (20 minutes) nous montre un homme lisant Marx à Banff et qui compare les deux époques. Avec The Three Failures (22 minutes), réalisée en 2006, Blum veut illustrer les trois «échecs» du XXsiècle: le communisme, la social-démocratie et le capitalisme. Le troisième volet, présenté en primeur, s'intitule The Swap et évoque la crise de 2008.

Tanya Lukin Linklater

L'artiste autochtone Tanya Lukin Linklater se spécialise dans les performances, les vidéos et les installations. Elle présentera en direct sa performance He was a poet and he taught us how to react and to become this poetry Part 2, au Musée d'art contemporain ce soir à 21 h, ainsi que les 9 et 13 novembre. Avec la participation de plusieurs danseuses, la performance évoque la première danseuse étoile amérindienne Maria Tallchief, qui a travaillé avec le chorégraphe George Balanchine.

Myriam Jacob-Allard

L'artiste montréalaise d'origine abitibienne participe à la Biennale de Montréal avec une vidéo de 37 minutes, Une voix me rappelle toujours. Il s'agit d'une performance filmée de l'artiste qui interprète 16 versions de classiques du répertoire country telles que Mille après mille, Coeur de maman ou encore Quand le soleil dit bonjour aux montagnes. Une oeuvre parfois humoristique, parfois nostalgique et éminemment identitaire. En tout temps, au Musée d'art contemporain.