La collection de 85 oeuvres de l'artiste espagnol Joan Miro, dont l'État portugais est devenu propriétaire lors de la nationalisation de la banque BPN, restera finalement au Portugal, a assuré mardi le Premier ministre Antonio Costa.

«Le gouvernement a pris la décision de garder définitivement dans la ville de Porto la célèbre collection d'oeuvres de Miro», a-t-il déclaré devant les médias à Lisbonne.

Le chef du gouvernement socialiste n'a toutefois pas précisé si les oeuvres de l'artiste catalan resteront entre les mains de l'État ou si elles pourraient être vendues sous certaines conditions.

«Le dossier n'est pas clos mais tout acheteur potentiel, public ou privé, devra s'engager à maintenir la collection à Porto», a expliqué à l'AFP un porte-parole gouvernemental.

Les oeuvres de l'artiste catalan seront exposées pour la première fois à partir de samedi prochain au Musée de Serralves de Porto, la grande ville du nord du Portugal. L'exposition intitulée Joan Miro: matérialité et métamorphose restera ouverte au public jusqu'au 28 janvier 2017.

La décision du gouvernement vise à mettre fin à la polémique qui a éclaté au grand jour en février 2014, quand la maison d'enchères londonienne Christie's avait annulé la vente des oeuvres en raison de démêlées judiciaires au Portugal.

Le précédent gouvernement de centre droit souhaitait se défaire des oeuvres pour renflouer les caisses de l'État, mais avait été confronté à plusieurs procédures judiciaires déclenchées par l'opposition de gauche, qui a cherché en vain à les faire classer au patrimoine culturel portugais.

D'une valeur globale estimée par Christie's à plus de 30 millions de livres, la collection est devenue propriété de l'État portugais après la nationalisation en 2008 de la banque BPN, qui avait subi d'importantes pertes dues à des opérations frauduleuses.