Ils étaient connus sous le nom des «Highwaymen» de la Floride - un groupe de 26 peintres paysagistes afro-américains ayant gagné leur vie à vendre leurs oeuvres à même leurs voitures dans les années 1950.

Leur récit a attiré l'attention du collectionneur d'arts d'Ottawa Tony Hayton il y a une quinzaine d'années. Alors qu'il cherchait sur Internet des toiles de paysages de la Floride, une scène attrayante de plage a attiré son regard.

Il a commencé à retracer l'histoire de ce tableau et est devenu «instantanément accroché» par le récit de ce groupe de peintres afro-américains de Fort Pierce, en Floride, ayant défié les conventions sociales en vendant leurs oeuvres plutôt que de travailler dans les plantations d'agrumes de la Floride.

«C'est un peu comme le Groupe des sept, mais plutôt que sept hommes blancs se parrainant les uns et les autres et peignant les natures sauvages du Canada, il s'agit de 26 artistes afro-américains peignant les natures sauvages de la Floride, et oeuvrant aussi en communion», s'était dit M. Hayton à l'époque.

En entrevue, le collectionneur a ajouté avoir eu comme réflexion qu'il «préférait de beaucoup» ce récit à celui du Groupe des sept.

M. Hayton a commencé alors à recueillir activement les tableaux du groupe. Quelque 35 des 80 toiles qu'il détient sont exposées jusqu'à la fin mai au Centre d'art de Montréal, dans le sud-ouest de la ville, après avoir été d'abord montrées à Ottawa plus tôt cette année.

Puisque la plupart des galeries d'art dans les années 1950 et 1960 n'acceptaient pas les oeuvres d'artistes afro-américains, les «Highwaymen» - 25 hommes et une femme, Mary Ann Carroll - ont vendu leurs oeuvres de porte à porte et à même le coffre de leur voiture, pour des montants allant de 10 $ à 30 $.

Pour économiser, ils peignaient sur des panneaux de maçonnerie, utilisant des cadres fabriqués à partir de moulures de portes et de fenêtres.

Ces artistes ont travaillé à la fois de manière indépendante et collective pour produire une vaste collection - quelque 250 000 pièces en tout, selon M. Hayton.

M. Hayton a passé les dix dernières années à présenter sa collection aux États-Unis dans l'objectif d'éveiller les consciences sur un chapitre méconnu de l'histoire américaine.

Les toiles sont montrées au Canada grâce à la rencontre entre M. Hayton et Vicki Heyman, amoureuse de l'art et conjointe de Bruce Heyman, l'ambassadeur des États-Unis au Canada.