Une biennale d'art contemporain internationale, diversifiée, interdisciplinaire, critique, expérimentale et synonyme de plaisir... Telle est la promesse faite, hier à Montréal, par les organisateurs de la Biennale de Montréal 2016, qui aura lieu du 19 octobre au 15 janvier prochains au Musée d'art contemporain (MAC) et à 14 autres endroits de la métropole.

Intitulée Le Grand Balcon (en référence à la pièce Le balcon, de Jean Genet), la BNLMTL 2016 mise «sur le potentiel libérateur de l'art». Conçue depuis un an par l'éminent commissaire européen Philippe Pirotte, aidé de l'artiste new-yorkais Corey McCorkle, de la commissaire montréalaise Aseman Sabet et de la conservatrice ontarienne Kitty Scott, elle présentera beaucoup de performances, d'événements en direct, d'oeuvres sonores et de projets éphémères «surprenants», avec plus de fiction que de documentaire, promet-on. 

La BNLMTL 2016 mettra de l'avant la notion de plaisir dans une «stratégie émancipatoire». «Pour repenser ce qu'est l'esthétique, comme porteuse d'idées et d'images plutôt que racontant des histoires en les illustrant», dit Philippe Pirotte. Le Grand Balcon proposera de s'interroger sur des questions de notre temps, telles que l'écologie, l'économie et les relations sociales sur notre planète plurielle. Dans le but de repenser la vie qui s'y exprime.

De l'inédit...

L'événement offrira un grand nombre de nouvelles commandes et de coproductions internationales. La liste temporaire des artistes participants comprend 45 noms de 23 pays. D'ici l'ouverture, elle devrait compter 60 artistes, soit sensiblement autant que lors de la précédente édition. Pour une sélection dont l'âge moyen est actuellement de 42 ans.

«La plus grande partie des artistes n'a jamais exposé à Montréal», précise Lesley Johnstone, chef des expositions et de l'éducation au MAC, lors de la conférence de presse.

Parmi les artistes provenant de l'extérieur, citons le Belge Luc Tuymans, le pionnier du pop art allemand Thomas Bayrle (actuel vétéran de la sélection), l'Américain Kerry James Marshall (très inspiré par le Black Power), la «très en vogue» performeuse allemande Anne Imhof (qui présentera une oeuvre «opératique»), la musicienne et performeuse new-yorkaise Marina Rosenfeld, la Nigériane établie à Los Angeles Njideka Akunyili Crosby, l'artiste berlino-coréenne Haegue Yang ou encore la Californienne Frances Stark.

La liste préliminaire comprend les noms de 16 artistes canadiens, dont 8 québécois, ce qui donne une participation canadienne à hauteur de 35 %, un pourcentage qui confère une place de choix à l'art contemporain canadien tout en ancrant la Biennale dans une perspective internationale. 

«J'ai tenu compte d'un équilibre sans que ce soit une contrainte, a expliqué Philippe Pirotte. J'ai plutôt voulu m'engager pour des projets magnifiques, d'où qu'ils viennent. C'est ça qui est important. Je suis content que le groupe d'artistes d'ici soit hyper diversifié et de backgrounds très divers.»

Les Québécois

Parmi les artistes québécois, signalons Valérie Blass (qui prépare une série de sculptures), Celia Perrin Sidarous (qui a emballé la critique, l'hiver dernier, avec son solo à la Parisian Laundry), Myriam Jacob-Allard, Michael Blum et Jacob Wren. 

«Philippe apporte à la Biennale un regard frais sur ce qui se passe actuellement au Canada en termes d'art contemporain», a dit Sylvie Fortin, directrice générale et artistique de BNLMTL 2016.

Comme lors de la précédente Biennale, des oeuvres seront présentées en dehors du MAC, où trouvera domicile la moitié des artistes. Optica, Mutek, Dazibao, La Chapelle, Articule, Pop Montréal, le Musée des beaux-arts et la galerie de l'UQAM font partie des 14 partenaires qui accueilleront oeuvres, performances, concerts, causeries ou projections de films.

Le Torontois d'origine péruvienne Luis Jacob exposera ainsi une oeuvre à la galerie de l'UQAM dirigée par Louise Déry, ravie de cette collaboration avec la Biennale. «J'ai été très impressionnée par le projet artistique mis de l'avant par Philippe Pirotte, dit-elle. Jamais prétentieux, son point de vue est un travail d'idées pour aider à réfléchir aux questions de l'art, une sorte d'anti-intellectualisme tout en étant riche de points de vue, avec un brin de fantaisie et une relecture de la modernité.» 

«La Biennale amène au Canada de grands artistes et de nouvelles productions, ajoute Sylvie Fortin. Pas du réchauffé. Il y aura de l'audace. Ce sera très percutant parce qu'on le mérite.»

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Du 19 octobre 2016 au 15 janvier 2017.