Le Victoria and Albert Museum, un des principaux musées londoniens, essuyait lundi une pluie de critiques après avoir interdit aux visiteurs de croquer les oeuvres de deux expositions temporaires.

L'interdiction concerne, selon les médias britanniques, les expositions Botticelli Reimagined, consacrée à l'influence du tableau La naissance de Vénus à travers les âges, et Undressed, une plongée dans trois siècles d'histoire des sous-vêtements en Europe.

Sur Twitter, le V&A, qui se présente comme le plus important musée au monde en matière d'arts décoratifs et de design, se justifie en expliquant que les prêts d'oeuvres nécessaires pour monter certaines expositions sont parfois accompagnés de «restrictions».

«Nous ne sommes pas toujours en mesure de pouvoir autoriser (les visiteurs) à faire des croquis dans les expositions temporaires», précise le musée, assurant dans le même temps «encourager les croquis» dans ses autres galeries.

Mais l'explication n'a guère convaincu certains titres de la presse britannique, comme le Guardian qui, dans un éditorial cinglant, accuse le V&A de «trahir tout ce pour quoi il existe» et cite un porte-parole du musée selon lequel l'interdiction servirait aussi à empêcher un trop plein de visiteurs.

«Que se passera-t-il la prochaine fois? Les fauteuils roulants et les landaus seront-ils interdits parce qu'ils prennent trop de place?», interroge le quotidien.

Le Times estime de son côté qu'en interdisant les croquis, le musée manque à sa mission de formation des futurs artistes. «Cela revient à dire à un lecteur qu'il peut aller à la bibliothèque, mais qu'il n'a pas le droit de lire un livre», souligne le journal.