L'une des plus importantes collections privées de sculptures et statues antiques en marbre au monde, jusqu'à présent entreposée dans les sous-sols d'un palais romain, sera exposée pour la première fois en 2017 à Rome, avant de voyager à l'étranger.

Un accord a été signé mardi entre la ministère italien de la Culture et la Fondation Torlonia afin de valoriser la collection de cette famille aristocratique romaine, qui compte 620 sculptures et statues à l'importance historique majeure.

Dans un premier temps, le ministère organisera une exposition au cours du second semestre 2017 avec une sélection des 60 à 90 oeuvres les plus significatives de la collection, dont la fondation prendra en charge l'éventuelle restauration.

L'exposition voyagera ensuite à l'étranger, avant de revenir s'installer de façon permanente à Rome, au côté des autres oeuvres restaurées entre-temps.

«La collection Torlonia constitue un patrimoine extraordinaire», a déclaré le ministre italien de la Culture, Dario Franceschini, en se félicitant d'un «exemple parfait de collaboration public/privé».

La famille Torlonia, dont l'ancêtre était originaire d'Auvergne, a fait fortune dans la banque au XVIIIe siècle avant d'être anoblie par le pape Pie VI.

Propriétaires de nombreux domaines dans le Latium, les Torlonia ont procédé à de nombreuses campagnes de fouilles sur leurs terres et fait d'importantes acquisitions auprès d'autres collectionneurs.

Ils avaient également l'habitude de demander des objets d'art en garantie des prêts consentis à leurs clients.

Parmi les oeuvres qui seront présentées au public, se trouvent ainsi une tête de jeune fille étrusque provenant de Vulci, une statue de la déesse Vesta ou un curieux Ulysse entrant dans l'antre de Polyphème.

Ces oeuvres avaient été remisées depuis des décennies dans les sous-sols d'un des palais de la famille, dans le quartier du Trastevere, après la décision du prince Alessandro Torlonia de diviser l'immeuble en 90 appartements locatifs.

La curiosité était si grande à l'égard de ces merveilles cachées que, selon le site spécialisé arte.it, le grand archéologue Ranuccio Bianchi Bandinelli s'est un jour déguisé en éboueur pour pouvoir y jeter un oeil.

L'État italien a maintes fois tenté de faire exposer ou d'acquérir ces oeuvres, jusqu'à présent toujours en vain.