L'année 2016 sera fort occupée pour le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM), qui inaugurera, le 9 novembre prochain, son nouveau pavillon pour la Paix d'art international et d'éducation Michal-et-Renata-Hornstein. En attendant, le musée a annoncé, hier, qu'il présenterait à compter de février une expo consacrée à Pompéi, célébrera l'été avec Toulouse-Lautrec et l'automne avec un événement artistique: une grande rétrospective consacrée au photographe américain Robert Mapplethorpe.

Pompéi: une ville romaine

Il s'agira de la première grande expo sur Pompéi au Québec. De cette colonie romaine détruite en l'an 79 par une éruption du Vésuve, on découvrira quelque 260 artefacts archéologiques. Des statues de bronze, des mosaïques, des fresques, des marbres, des moulages de victimes figées pour l'éternité, de la verrerie, de l'argenterie, des objets décoratifs ou du quotidien, toutes choses qui permettront de reconstituer la vie à Pompéi avant la disparition de cette ville commerciale prospère sous la lave et la poussière.

«On va descendre dans notre passé à travers une description de la maison de Pompéi, mais aussi par le thème des loisirs, le goût pour la beauté et le bien-être ou encore le rôle de la femme à l'époque», explique Laura Vigo, conservatrice de l'art asiatique au MBAM et par ailleurs d'origine italienne.

Du 6 février au 5 septembre 2016.

Mathiau Beauséjour: les formes politiques

L'artiste visuel québécois de 45 ans présentera dès le 19 décembre une installation pensée comme un écho de l'exposition consacrée à Pompéi. Cette oeuvre a été réalisée par Mathieu Beauséjour dans le cadre de sa résidence d'artiste à la Fonderie Darling, parrainée par le MBAM, et avec le concours de la galerie antoine ertaskiran.

Il y a deux volets à cette installation qui évoque des questions économiques, politiques et philosophiques. Le premier volet consiste en un corpus d'oeuvres vidéo et graphiques. Il sera présenté dans le pavillon Jean-Noël-Desmarais. Le second volet, une «infiltration de la galerie d'archéologie gréco-romaine» le sera dans le pavillon Michal-et-Renata-Hornstein.

Du 19 décembre 2015 au 12 juin 2016.

PHOTO FOURNIE PAR LE MBAM

Banks, 2015, de Mathieu Beauséjour, impression numérique sur papier (8 éléments), 88,9 cm x 88,9 cm (chacun), avec l'aimable concours de l'artiste et de la galerie Antoine Ertaskiran.

Toulouse-Lautrec affiche la belle époque

Le musée présentera une centaine d'estampes et d'affiches du peintre et dessinateur français Toulouse-Lautrec (1864-1901), dont certaines très rares, voire uniques. Ces oeuvres font partie d'une collection particulière européenne. Elles évoqueront la Belle Époque et les années de production de l'artiste de 1892 à 1899.

Des séries complètes de lithographies seront exposées, dont celles du Café Concert et d'Yvette Guilbert, ainsi que des peintures de Toulouse-Lautrec et de ses amis, notamment Théophile-Alexandre Steinlen et Louis Anquetin. «Si je compare avec d'autres expositions que j'ai vues sur Toulouse-Lautrec, notamment celle très rigoureuse au MoMA, cela va être une exposition exceptionnelle avec des oeuvres incroyables et d'une grande fraîcheur», a expliqué Hilliard T. Goldfarb, conservateur senior au MBAM.

Du 17 juin au 13 novembre 2016.

PHOTO FOURNIE PAR LE MBAM

Flirt (L'Anglais au Moulin-Rouge), 1892, de Henri de Toulouse-Lautrec, lithographie au crayon, au pinceau et au crachis, 63 cm x 49 cm, collection particulière.

Robert Mapplethorpe: inédit

Sans vouloir faire injure aux autres expositions du MBAM en 2016, Nathalie Bondil considère que cette première grande rétrospective consacrée au photographe américain Robert Mapplethorpe (1946-1989) en Amérique depuis le scandale des Culture Wars en 1990 est un événement qui risque d'intéresser des amateurs d'art de partout sur le continent.

«C'est un événement en termes d'histoire de l'art, mais aussi à cause de la reconnaissance d'un artiste majeur et de ce qu'il représente pour les enjeux sociaux ou la censure, a dit, hier, la directrice et conservatrice en chef du musée. On est très fier de présenter ce projet.»

Cette exposition de portraits, de nus de célébrités, d'oeuvres homoérotiques, mais aussi de natures mortes comprendra un espace accessible exclusivement aux visiteurs majeurs.

Du 10 septembre 2016 au 15 janvier 2017.

PHOTO FOURNIE PAR LE MBAM

Autoportrait de Robert Mapplethorpe (1980).

Partenaire en design: Alfred H. Barr et Philippe Johnson

Organisée par le programme Liliane et David Stewart pour le design moderne et le MBAM, cette exposition découle d'une recherche sur l'amitié ayant lié l'historien d'art Alfred H. Barr (1902-1981), premier directeur du Museum of Modern Art (MoMA) de New York, et Philip Johnson, premier conservateur de son département d'architecture. De ces liens amicaux est né un mouvement artistique qui a défini la modernité.

Les visiteurs pourront découvrir une soixantaine d'objets, le plus souvent du quotidien (jeux, mobiliers, etc.), illustrant le New York des années 30. L'exposition retracera l'évolution du design issu du mouvement Bauhaus.

Du 6 avril au 24 juillet 2016.

PHOTO THE MUSEUM OF MODERN ART/LICENSED BY SCALA/ART RESOURCE, FOURNIE PAR LE MBAM

Philip Johnson et Alfred Barr en avril 1933.

Pour intéger l'autisme: l'art d'être unique

Dans le cadre de sa mission sociale et de son action éducative, le Musée des beaux-arts de Montréal présentera cette exposition qui résulte d'une résidence artistique de dix semaines du jeune peintre montréalais Maxwell Bitton. Autiste de 23 ans, il a étudié la peinture avec la peintre professionnelle Lucie Chicoine et a présenté, l'an dernier, sa première expo solo de peinture sous le titre de Son monde/his world, au profit de la Fondation de l'école À pas de géants.

L'exposition au MBAM comprendra des oeuvres réalisées avec des experts en arts visuels et des éducateurs, dans le cadre de programmes du musée consacrés à l'autisme.

Du 15 février au 27 mars 2016.

PHOTO FOURNIE PAR LE MBAM

003, 2014, de Maxwell Bitton, acrylique sur toile, 30 cm x 76 cm.