À 22h30, mercredi dernier, un groupe de photojournalistes s'est réuni dans un appartement du quartier Saint-Henri. Ils ont lancé une sorte de mission «commando» pour aller poser illégalement de gigantesques photos sur des façades d'édifices de la métropole. Bienvenue au coeur des opérations du mouvement #Dysturb.

Fondé à Paris par deux photographes qui en avaient marre de revenir des zones de guerre et de trouver trop peu de médias où publier leurs clichés, #Dysturb a pour mission d'amener les citoyens à réfléchir sur l'actualité internationale.

Depuis quelques mois, le photographe new-yorkais d'origine parisienne Benjamin Petit est responsable de l'expansion du collectif en Amérique du Nord. Après la Grosse Pomme, le projet s'est transporté récemment à Chicoutimi.

«Un des constats de Benjamin Girette et Pierre Terdjman, les cofondateurs de #Dysturb, est que la jeunesse s'intéresse moins à l'information. C'est pourquoi nous essayons de coller [nos affiches] près des écoles et des universités. Dans certains pays, dont l'Australie, nous avons aussi établi des partenariats où nous fournissons une affiche par mois qui est ensuite intégrée à la pédagogie», a expliqué M. Petit, 31 ans.

Avant d'installer leurs affiches, les photographes tentent d'obtenir l'aval des autorités. Au Saguenay-Lac-Saint-Jean, ils ont été accueillis à bras ouverts. Mais à Montréal, alors que la Ville est plongée ces jours-ci dans le flushgate, les autorisations ont tardé.

«Les affiches que nous avons posées peuvent rester en place quelques heures ou quelques jours, c'est variable. Nous utilisons de la colle à eau et nous ne vernissons pas les affiches. Le but n'est pas d'endommager le bien public, mais de sensibiliser les gens», a dit Benjamin Petit.

Depuis sa création, le mouvement affirme avoir collé plus de 500 affiches à travers le monde.