L'artiste dissident chinois Ai Weiwei va mettre en place des points de collecte afin de recueillir des briques Lego, a-t-il annoncé lundi, après avoir accusé le fabricant danois de lui avoir refusé une commande en invoquant ses motivations «politiques».

La firme créatrice du jeu de construction pour enfants a été entraînée dans une polémique sur les réseaux sociaux après que M. Ai ait fait savoir que Lego a refusé de l'approvisionner directement car l'entreprise «ne peut approuver l'utilisation de (ses briques) pour des oeuvres politiques».

«Le studio Ai Weiwei annoncera (...) des points de collecte dans différentes villes» afin de récupérer des briques, a révélé lundi un post sur le compte Instagram de l'artiste chinois, à qui de nombreux fans ont déjà proposé, sur internet, de donner leurs Lego.

Artiste polyvalent, peintre, sculpteur et plasticien, Ai Weiwei, qui a aidé à la conception du «Nid d'oiseau», le stade de Pékin construit pour les jeux Olympiques 2008, est aussi un critique féroce du gouvernement chinois, même si le climat de confrontation a semblé s'apaiser ces derniers temps.

M. Ai avait déjà utilisé des briques similaires l'an passé, créant des portraits géants en Lego de dissidents politiques du monde entier, pour une exposition organisée dans l'ancienne prison d'Alcatraz, au large de San Francisco.

Il comptait réaliser une exposition similaire cette année, en Australie.

M. Ai a également pointé le fait que la firme britannique Merlin Entertainments, propriétaire et exploitante des parcs d'attraction Legoland - qui utilisent l'univers de la marque danoise -, a annoncé la semaine dernière son souhait de construire un nouveau parc à Shanghai, lors de la visite du président chinois Xi Jinping au Royaume-Uni.

La maison-mère de Lego, Kirkbi, possède une participation de 30% dans Merlin.

Dans un communiqué transmis au journal britannique The Guardian, la société Lego écrit vouloir «se consacrer à fournir une expérience de jeu créative aux enfants» et «s'abstenir -au niveau mondial-, de s'impliquer dans ou d'avaliser l'utilisation de briques Lego pour des projets ou des actions ayant des visées politiques», ajoutant que «ce principe n'est pas nouveau».

Le bureau de Lego en Chine n'a pas répondu aux appels téléphoniques de l'AFP.