Le président du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ), Stéphan La Roche, quittera son poste à mi-mandat pour assurer la direction des Musées de la civilisation à Québec dès le 13 octobre.

«L'appel des Musées de la civilisation était irrésistible. J'y avais des attaches personnelles qui faisaient en sorte que je ne pouvais pas refuser ce défi», a-t-il expliqué en entrevue téléphonique avec La Presse.

M. La Roche affirme que sa décision représente la «réalisation d'un rêve» - il est originaire de Québec et a obtenu son tout premier emploi au même musée - et non la conséquence d'un geste politique, même s'il avait été nommé à la présidence du CALQ par le gouvernement minoritaire de Pauline Marois.

«Je n'ai jamais senti un manque de confiance à mon égard. Les relations avec la ministre de la Culture, Hélène David, sont d'une cordialité et d'une limpidité que je n'ai pas si souvent connues. D'ailleurs, je vais continuer de travailler avec elle, puisque les Musées de la civilisation relèvent de son ministère.»

Même s'il aurait aimé voir les budgets du CALQ augmenter davantage au cours de ses deux ans et demi à la présidence, Stéphan La Roche croit que son départ arrive au bon moment pour cette société d'État.

«On a réalisé beaucoup de choses en 30 mois. J'y ai passé huit ans au total. C'est le moment opportun parce qu'on vient de terminer les chantiers de réflexion. Le conseil d'administration a adopté une vision d'avenir qui sera rendue publique dans les prochaines semaines. Donc, le CALQ est sur une bonne lancée.»

M. La Roche possède un long CV bien garni au service de l'État québécois, dont huit ans au CALQ. Auparavant, il a été directeur des services culturels de la délégation du Québec à Paris et a oeuvré au sein de la SODEC à Québec.

En partenariat

Dans la capitale, il dirigera le Musée de la civilisation, le Musée de l'Amérique francophone, le Musée de la Place Royale, la Maison historique Chevalier et le Centre national de conservation et d'études des collections. Il prend la relève de Michel Côté, dont le mandat de cinq ans prend fin ces jours-ci.

Ce dernier s'était opposé le printemps dernier à l'idée du gouvernement Couillard de rapprochement avec le Musée national des beaux-arts de Québec afin de réaliser des économies. M. La Roche tient un discours quelque peu différent.

«J'appelle les collaborations de mes voeux, que ce soit avec le Musée des beaux-arts de Montréal, le Musée d'art contemporain ou le Musée national des beaux-arts de Québec. On va travailler en partenariat à faire croître la notoriété de nos institutions nationales, dont on peut être fiers. S'il y a des économies à faire, il n'y a pas de raison de ne pas les faire, mais ce n'est pas le but des partenariats.»

Un renouveau

Malgré la récession et les budgets déficients des musées en général, il croit que son nouveau défi de carrière correspond à un renouveau des Musées de la civilisation, dont le navire amiral avait été victime d'un incendie en 2014.

«C'est chose du passé. Je suis un éternel optimiste, vous le savez, et je crois beaucoup aux nouvelles sources de financement pour les musées. Je suis un développeur. J'aime bien aller voir les gens pour leur expliquer nos projets. On va notamment développer le numérique pour rejoindre des publics plus jeunes et ceux qui sont situés ailleurs. Je suis confiant.»

Au CALQ, un processus de sélection a été mis en place par le conseil d'administration. Selon la loi du CALQ, c'est le gouvernement, sur la recommandation du conseil d'administration, qui nomme le président-directeur général.