Le Centre Phi présente la crème de la crème des nouvelles expériences narratives avec Sensory Stories, une exposition qui nous arrive du Museum of the Moving Image de New York.

L'exposition Sensory Stories représente le meilleur moyen de se mettre à jour en matière d'art médiatique et numérique, des pratiques multiformes qui occupent de plus en plus d'artistes à travers le monde.

La présentation de 16 oeuvres - réalité virtuelle, installations interactives et films immersifs - occupe deux étages du Centre Phi dans le Vieux-Montréal. Des créations qu'on peut sentir, toucher, modifier, vivre.

Encore une fois, Phi se place à l'avant-scène de l'avant-garde en s'alliant avec FoST (Future of StoryTelling), groupe de réflexion américain qui convie tous les ans à New York les grands penseurs d'expressions artistiques utilisant les nouvelles technologies.

Les oeuvres présentées à Montréal permettent, notamment, aux spectateurs de visiter un camp de réfugiés syriens en Jordanie, d'écouter des histoires cachées dans un mur, de respirer les odeurs décrites dans un conte, de recevoir des coups tel un prisonnier iranien dans les années 70, de s'immiscer dans une scène de ménage, d'écouter des enregistrements inédits de John Lennon ou encore de survoler Manhattan comme si on était un oiseau.

«Vous pouvez voir et vivre des oeuvres qui font appel à différentes plateformes, que ce soit les tablettes électroniques ou le cinéma immersif, des technologies simples ou complexes, mais qui tentent toutes de raconter des histoires de manière différente», précise Yelena Rachitsky, aussi productrice chez FoST. »

FoST organise tous les ans en octobre à New York un sommet regroupant 500 participants en provenance des médias, arts, technologies pour discuter de leurs pratiques dans l'ère numérique. En collaboration avec le Centre Phi, l'organisme a pu présenter l'exposition à New York et Montréal, qui comprend des oeuvres canadiennes.

«Ce n'est pas parce que nous faisons partie du projet que ces oeuvres se retrouvent dans l'expo, mais bien parce qu'elles font partie de ce qu'il se fait de mieux dans le domaine», précise Myriam Achard du Centre Phi.

Il s'agit, entre autres, des expériences de réalité virtuelle Herders des Studios Félix et Paul et Jusqu'ici de Vincent Morisset, dont nous avons déjà parlé, ainsi que de deux autres productions de l'ONF.

Dans chaque cas, les technologies utilisées diffèrent, les récits et la relation avec le public également. Mais pour avancées que soient ces nouvelles expressions artistiques, il s'agit néanmoins de l'enfance d'un nouvel art.

«C'est difficile de savoir où cela nous mènera, croit Mme Rachitsky. Comment raconter une histoire en 360 degrés, par exemple? Quelle est la place du spectateur? En réalité virtuelle, pour l'instant, le spectateur sent qu'il est au centre de l'action, mais sans pouvoir l'influencer. Demain, ce sera probablement différent et cela impliquera de plus en plus le corps du participant.»

Les nouveaux récits ne seront-ils que le fait de grandes compagnies de cinéma et de télévision? Les représentantes de FoST croient que non.

«Même s'il y a des limites au financement, dit Yelena Rachitsky, l'expérimentation et la recherche sont surtout le fruit d'indépendants. Et c'est un domaine en constante évolution. C'est un monde ouvert à tous et qui continuera de l'être.»

Un panel aura lieu au Centre Phi le 17 septembre avec des créateurs québécois et le producteur de l'ONF Hugues Sweeney. Une journée de conférences avec des experts internationaux, Les storytellers de demain, sera aussi présentée le 23 septembre.

L'exposition Sensory Stories est présentée au Centre Phi, 407, rue Saint-Pierre, du 11 août au 27 septembre. Gratuit, sauf Birdly: du 18 août au 12 septembre et du 19 au 27 septembre, au coût de 5$.