Le musée d'antiquités égyptiennes de Turin, quasi bicentenaire et détenteur d'une des principales collections de ce type au monde, a dévoilé mardi ses locaux agrandis et rénovés à l'issue d'une cure de jouvence de près de de cinq ans.

Resté ouvert tout au long des travaux, le bâtiment, conçu au XVIIe siècle pour abriter une école jésuite, a vu sa surface d'exposition quasi doublée à 12 000 mètres carrés et ses services et accès améliorés, le tout pour un budget de quelque 50 millions d'euros.

La visite se déroule désormais sur quatre étages et comporte entre autres nouveautés une galerie de sarcophages anciens. Unique site au monde avec celui du Caire à être entièrement dédié à l'art et à la culture de l'Égypte ancienne, le musée de Turin, fondé en 1824, compte environ 32 500 pièces, dont seule une petite partie est exposée.

Le musée, l'un des plus visités de Turin et d'Italie, ouvrira gratuitement au public pour la journée de mercredi de 7h à 21h, a indiqué la présidente de la Fondation du musée, Evelina Christillin, lors d'une présentation à la presse. Cette date a été choisie dans la perspective de l'arrivée de millions de visiteurs en Italie dans le cadre de l'Exposition universelle qui s'ouvrira à Milan à partir du 1er mai pour six mois.

Une grande partie de la collection turinoise (environ 5300 objets dont 100 statues, 170 papyrus, des sarcophages et des momies) provient de l'acquisition en 1824 par le roi de Sardaigne Charles-Félix de Savoie d'une partie de la collection d'un compagnon d'armes de Napoléon Bonaparte, le Piémontais Bernardino Drovetti, devenu par la suite consul de France en Egypte.

L'égyptologue français Jean-François Champollion, déchiffreur des hiéroglyphes, passera plusieurs mois à étudier les pièces acquises à Turin et à en dresser le catalogue. «La route pour Memphis et Thèbes passe par Turin», a-t-il écrit à leur propos.