Après un an d'absence, le Gala des arts visuels était de retour, hier soir au théâtre Rialto, à Montréal. La célébration de l'art contemporain québécois comprenait la remise de 15 prix et d'une bourse ainsi qu'un hommage à Françoise Sullivan. Parmi les lauréats: Nicolas Baier, Patrick Bernatchez, Olivia Boudreau et Julie Favreau.

Le milieu de l'art contemporain a célébré, hier, d'abord et avant tout le retour du gala annuel des arts visuels organisé par l'Association des galeries d'art contemporain (AGAC), le Regroupement des artistes en arts visuels du Québec et le Regroupement des centres d'artistes autogérés du Québec. Un troisième rendez-vous animé par Patrick Masbourian et qui a permis de récompenser les artistes, commissaires, galeries, musées et centres d'art qui se sont distingués en 2013 et 2014. Chaque lauréat s'est vu remettre un foulard créé par le duo d'artistes Cozic.

Le prix de la meilleure expo solo en galerie privée a été remis à Nicolas Baier pour son exposition éponyme, l'été dernier, à la galerie Division. Avec des tableaux qui mêlaient art et physique des particules, l'artiste de 47 ans s'interrogeait sur l'origine de l'homme. Actuellement en résidence à Rome, Nicolas Baier présente en ce moment son oeuvre Eternity au Musée d'art contemporain de Montréal (MAC), dans le cadre de la Biennale de Montréal.

Le prix de la meilleure exposition de groupe en galerie privée a été décerné à l'exposition Peinture extrême - Cadrer le tout, élaborée en 2013 à la galerie Trois Points par la commissaire Maude P. Hénaire pour les artistes Mathieu Lévesque, Nicolas Fleming, Guillaume La Brie et Mathieu Grenier.

Le gala a également été l'occasion de décerner les prix Pierre-Ayot et Louis-Comtois que la Ville de Montréal et l'AGAC remettent chaque automne à un jeune artiste et à un artiste plus expérimenté. Le prix Pierre-Ayot, qui promeut l'excellence de la nouvelle création à Montréal, a été remis à Julie Favreau. Récipiendaire de la bourse de fin d'études supérieures Claudine et Stephen Bronfman en art contemporain, l'artiste de 33 ans était le Nouveau visage Arts visuels de La Presse en 2012. Son oeuvre Un bandeau sur les yeux a été exposée l'été dernier à la Maison des arts de Laval dans le cadre de l'exposition Re: Faire comme si..., qui a d'ailleurs valu, hier soir, le prix Meilleure commissaire émergente de l'année à Anne-Marie St-Jean Aubre, conceptrice de cette exposition.

Le prix Louis-Comtois, qui vise à soutenir le travail d'un artiste contemporain s'étant distingué à Montréal depuis les quinze dernières années, a été décerné à Patrick Bernatchez. Doué autant en dessin, en peinture, en photographie et en installation qu'en vidéo, l'artiste de 42 ans a travaillé ses dernières années sur son projet Lost in Time qui comprend des pièces sonores et de la musique. Il en a présenté cette année une partie à Bruxelles et au Luxembourg. Il fera l'objet d'une grande expo solo au MAC en octobre prochain. Patrick Bernatchez a également été choisi cette année pour réaliser une oeuvre d'art publique dans le métro de Bruxelles.

«Il ne fait aucun doute que les deux lauréats de cette année continueront de faire rayonner Montréal sur les scènes nationales et internationales», a estimé Émilie Grandmont Bérubé, directrice de la Galerie Trois Points et Présidente de l'AGAC.

Un hommage a été rendu à Françoise Sullivan, la cosignataire du manifeste Refus global en 1948. Durant sa carrière, cette artiste s'est distinguée en sculpture, peinture et danse. Nommée membre de l'Ordre du Canada en 2001 et lauréate du prix du Gouverneur général en 2005, Françoise Sullivan expose sa production la plus récente à la galerie Simon Blais jusqu'au 20 décembre.

Parmi les autres prix décernés, citons celui du meilleur commissariat à Vincent Bonin pour l'exposition D'un discours qui ne serait pas du semblant / Actors, Networks, Theories à la galerie Leonard & Bina Ellen. Le prix Art public a été remis à Philippe Allard et Justin Duchesneau pour leur oeuvre éphémère  Courtepointe qui avait été commandée par la Fonderie Darling.

Le prix de la meilleure exposition en musée, galerie universitaire ou fondation est revenu à l'exposition Les matins infidèles. L'art du protocole présentée de novembre 2013 à septembre 2014 par le commissaire Bernard Lamarche au Musée national des beaux-arts du Québec.

Dans la catégorie «Art québécois», ce même prix a couronné L'oscillation du visible, d'Olivia Boudreau présentée l'hiver dernier par la commissaire Michèle Thériault à la galerie Leonard & Bina Ellen. Dans ses remerciements, Olivia Boudreau a remercié Mme Thériault pour son «souci du détail et sa rigueur».

Par ailleurs, Jean-Pierre Gauthier a été honoré pour son exposition Ceci n'est pas une machine programmée par la commissaire Marie-Ève Beaupré au Centre d'exposition de Saint-Hyacinthe. Le projet Écritures publiques présenté au centre de diffusion Dare-Dare a aussi été récompensé.

La bourse de carrière Jean-Paul-Riopelle du Conseil des arts et des lettres du Québec est remise cette année à l'artiste de Québec Diane Landry afin de souligner notamment son «apport exceptionnel » à l'art contemporain québécois.

Enfin, le gala a souligné les artistes visuels disparus cette année, notamment Frédéric Back, Lynne Cohen, Denis Juneau, Fernand Leduc, Robert Roussil et Claude Simard.