Le gouvernement libyen a condamné mercredi la disparition mystérieuse en plein centre de la capitale d'une emblématique statue d'une femme nue caressant une gazelle.

Depuis la fin août, Tripoli est sous le contrôle d'une coalition hétéroclite de milices, notamment islamistes, forçant le gouvernement reconnu par la communauté internationale à s'exiler dans l'est du pays.

En bronze, la statue «de la gazelle», ainsi qu'elle est communément appelée, a disparu mardi «dans des circonstances mystérieuses», selon le conseil municipal de Tripoli, précisant qu'une enquête avait été ouverte.

La statue, qui donne son nom à la place de la Gazelle située sur l'un des principaux carrefours de la capitale, a été «enlevée mardi à l'aube par des hommes non identifiés qui s'offusquaient probablement de sa nudité pour des raisons religieuses», ont indiqué des témoins interrogés par l'AFP.

«Des obscurantistes et des terroristes» ont réussi à s'en prendre à la statue «car l'État est absent et n'a pas d'emprise sur la capitale», a dénoncé le gouvernement dans un communiqué. «Ces agissements dénotent un esprit attardé, une vision obscurantiste et l'absence totale de culture chez leurs auteurs», a ajouté le ministère de la Culture.

L'ouvrage, réalisé par un artiste italien au début des années 1930 lorsque la Libye était une colonie italienne, avait été touchée le mois dernier par une roquette ayant endommagée la femme. En 2012, des groupes armés avaient déjà menacé de la détruire.

Des témoins ont également fait état de dégâts, après une «forte explosion» lundi soir, sur le mausolée d'un cheikh, un monument religieux de 700 ans à Tripoli.