Le musée Mohammed VI d'art moderne et contemporain (MMVI), premier musée d'envergure construit par le Maroc «depuis l'indépendance», selon ses responsables, a ouvert ses portes mercredi à Rabat, après dix années de travaux.

Inauguré dès mardi par le roi, lui-même collectionneur d'oeuvres, il s'agit également du premier musée du pays dédié à l'art moderne et contemporain.

Situé dans le centre de la capitale, l'édifice d'architecture andalouse classique aura nécessité un budget de près de 17 millions d'euros.

Il abritera durant six mois une exposition inaugurale intitulée 1914-2014: cent ans de création, regroupant quelque 400 oeuvres de 150 artistes marocains, ont indiqué à la presse ses responsables.

Parmi ces oeuvres, celles de l'artiste-peintre Farid Belkahia, décédé le mois dernier, mais aussi de Mohamed Chabaa, Mohamed Kacimi, Chaïbia Tallal ou Hassan El Glaoui, exposées pour la première fois dans un même musée. L'école marocaine de l'abstraction et de la figuration y sont toutes deux représentées.

C'est «une occasion unique de promouvoir au niveau national ces artistes (...), parfois davantage connus à l'étranger qu'au Maroc», a affirmé à l'AFP l'artiste-vidéaste, Abdelghani Bibt.

Le roi Mohammed VI «souhaite faire de la capitale un vrai carrefour culturel», a plaidé le président de la Fondation nationale des musées (FNM), Mehdi Qotbi, alors que le MMVI est le premier projet à être inauguré dans le cadre du programme «Rabat, ville des lumières».

Cette ouverture a coïncidé avec l'annonce de débuts des travaux du «Grand théâtre» de Rabat, dessiné par l'architecte irako-britannique Zaha Hadid.

Le musée Mohammed VI, qui se veut un espace d'exposition mais aussi «de production d'oeuvres d'art et de formation», a d'ores et déjà noué des partenariats avec des institutions comme le Louvre, à Paris, et le Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (Muceum) à Marseille pour «former de nouvelles compétences et organiser des expositions conjointes».

Pour l'heure, aucun budget de fonctionnement n'a été annoncé, et les modalités d'entrée pour le public restent à définir.

Le musée compte sur les prêts de mécènes et de collectionneurs privés: «Un collectionneur qui dispose de 200 oeuvres de Picasso et de Braque est disposé à les prêter», a notamment fait valoir M. Qotbi.